Pharma 5 investit 100 MDH dans une usine de médicaments génériques en Côte d’Ivoire

S ‘imposer face aux géants pharmaceutiques en Afrique de l’Ouest, c’est l’objectif du laboratoire marocain Pharma 5 qui a décidé de construire sa première unité de production hors du royaume. Son choix s’est arrêté sur la Côte d’Ivoire. Le protocole pour le lancement de ce site de 5 000 m2 a été signé samedi 24 septembre à Rabat avec son partenaire ivoirien Alliance Medicale (AM CI) ainsi que par les ministères de la Santé des deux pays.
Le groupe marocain connaît bien la Côte d’Ivoire puisqu’il y exporte depuis des années des génériques dont le célèbre SSB400 contre l’hépatite C combiné aux Dakasvir et Ribavir qui lui a permis de se faire une certaine renommée mondiale.
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Pour ce projet à Bassam, en périphérie d’Abidjan, la famille Lahlou-Filali va investir pas moins de 100 millions de dirhams. La première pierre devrait être posée au 1er semestre 2017 et la mise en route, fin 2018. Terminée, l’unité produira jusqu’à 70 millions de comprimés et 5 millions de flacons par an. Une prévision prometteuse pour ce laboratoire qui a réalisé en 2015, un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars.

« L’Afrique représente 65 % de nos exportations et le Moyen-Orient 35 % », indique Myriam Lahlou-Filali, directrice générale de Pharma 5. Son entreprise est présente dans 39 pays dont 28 sur le continent africain. La décision de s’implanter en Côté d’Ivoire coule de source pour cette société qui y a lancé son premier produit en 1999 et qui aspire désormais à « devenir le leader régional du générique en Afrique francophone ».
Première marque africaine sur le Continent
Selon les données de IMS datant de mars 2016, le groupe se classe à la 17e position dans cette région parmi plus de 650 autres établissements pharmaceutiques. Il est le 8e laboratoire producteur de médicaments génériques. « Nous sommes la première marque africaine sur le continent », tient également à indiquer Myriam Lahlou-Filali.

Mais Pharma 5 en veut plus. Les géants pharmaceutiques déjà bien installés, n’ont pas l’air de le dissuader. « Avec eux, tout se joue sur les prix, explique-t-elle, et pour ceux qui produisent des génériques, c’est une question de qualité. » Et d’insister : « Notre qualité est reconnue. Nos médicaments sont certifiés ISO 9001. Vous savez, les pays font plus confiance à nos produits qu’à ceux fabriqués en Inde ou en Chine ».

« Notre ambition est de passer la part de nos exportations de 20 % actuellement à 50 % d’ici cinq ans. L’objectif est d’arriver à l’équilibre de notre balance commerciale (exportation des produits finis et importation de matières premières pour le marché local et l’exportation) », explique-t-elle avant de finir par révéler : « Nous sommes en train de travailler sur un autre projet d’unité de production mais cette fois-ci au Moyen-Orient », sans en dire davantage sur le pays ciblé. En clair, Pharma 5 semble également vouloir devenir un géant pharmaceutique.
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