Le Polisario tente de fixer une présence militaire entre Guerguerat et Lagouira

Selon plusieurs sites électroniques du Polisario, des éléments motorisés et armés, disposant de moyens logistiques de longue autonomie dans le désert auraient établi des patrouilles et des campements militaires le long de la langue de terre s’étirant de la région de Guerguerat, à l’extérieur du mur de défense des Forces armées royales (FAR), jusqu’à la pointe sud de Lagouira.
Une première depuis la signature du cessez-le-feu en 1991, immortalisée par quelques photos de soldats équipés de Kalachnikovs posant sur des rochers face à l’Atlantique.

Les informations diffusées sur ce qui s’apparente à une tentative de fait accompli de la part du Polisario n’ont pas encore fait réagir les autorités marocaines. Selon la communication du Polisario, l’opération est destinée à « assurer la sécurité dans la bande séparant les positions des armées marocaine et mauritanienne dans la zone de Guerguerat ». La volonté affichée est d’assurer une présence quasi-permanente dans la zone et prendre le contrôle des casemates à l’abandon pour en faire des postes militaires durables.
Un cas de casus belli potentiel pour le Maroc s'il s'avère effectif. Nouakchott non plus n'a jamais toléré le Polisario dans cette zone, synonyme de risque d'embrasement, d'autant que son poumon économique, le port de Nouadhibou risquerait d'en être affecté. Les images de propagande auraient cependant, selon certaines sources, été prises lors d'une incursion furtive d'une brigade légère accompagnant une équipe de télévision dépêchée de Tindouf.
Un statu quo à Guerguerat qui perdure
Cette incursion intervient alors que la situation demeure tendue dans la région depuis l’arrivée dans la zone tampon le 28 août dernier des éléments armés du Polisario pour s’opposer à l’opération « d’assainissement » lancée deux semaines plus tôt sous la surveillance de la Gendarmerie royale.

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Le Polisario s’interpose toujours aux travaux de goudronnage de la piste reliant les postes-frontières marocain et mauritanien. Aux dernières nouvelles, et alors que Rabat n’a pas communiqué sur le statu quo qui perdure, des éléments armés des deux camps se font toujours face à une centaine de mètres de distance sur le chantier de la route, situé au sein de la zone tampon où toute présence des FAR ou du Polisario est formellement proscrite par l’accord militaire n°1.
Le site Security Council Report (SCR) avait rapporté que le Polisario aurait également déployé des éléments armés dans d’autres parties de la zone tampon, près de Bir Lahlou et de Mijk.