Guerguerat : les options de sortie de crise proposées par l’ONU
Le dossier du Sahara était à l’ordre du jour des réunions du Conseil de sécurité de l’ONU ce vendredi. Les membres du Conseil ont été briefés par le chef de la Minurso, Kim Bolduc, et l’Envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara, Christopher Ross, sur la situation actuelle. Aucun détail sur le contenu des discussions n’a été communiqué à l’issue de la réunion.
Le Polisario s’oppose toujours aux travaux de goudronnage de la piste reliant les postes-frontières marocain et mauritanien, menés sous la surveillance de la Gendarmerie royale. Des éléments armés des deux camps se font face à 120 mètres de distance sur le chantier de la route, situé au sein de la zone tampon où toute présence des FAR ou du Polisario est formellement proscrite par l’accord militaire n°1. Le site Security Council Report (SCR) rapporte que le Polisario aurait également déployé des éléments armés dans d’autres parties de la zone tampon, près de Bir Lahlou et de Mijk.
Les options proposées par l’ONU
Le site Inner City Press a révélé jeudi soir que l’ONU propose aux deux camps de retirer leurs éléments armés et de laisser la Minurso finaliser les travaux de goudronnage de la route. Une information confirmée par le SCR puis par le Polisario qui a envoyé vendredi une lettre de protestation au président du Conseil de sécurité pour s’opposer à cette option.
Selon le SCR, Kim Bolduc a également proposé aux deux parties le gel des travaux de goudronnage ou le simple retrait des éléments armés à une distance minimale de 300 mètres. La même source indique que le chef de la Minurso a rencontré le 3 septembre dernier la ministre déléguée aux Affaires étrangères, Mbarka Bouaida, qui lui aurait réitéré la volonté du Maroc de poursuivre les travaux tout en indiquant que l’Etat marocain est disposé à considérer l’option de retrait des forces des deux camps à 300 mètres de distance puis leur retrait total, laissant la Minurso seule dans la zone tampon pour finaliser les travaux.
L’Etat n’a pas communiqué sur ces négociations depuis le début de la crise, bien que des « sources gouvernementales anonymes » ont distillé de fausses informations dans certains médias nationaux, affirmant que les travaux se déroulaient normalement, voire même qu’ils étaient déjà terminés.
De son côté le Polisario, qui a reçu Kim Bolduc à Tindouf lundi dernier, s’oppose à tout retrait de ses éléments armés tant que le projet de route n’est pas abandonné. « Le problème n’est pas de savoir qui va construire la route. Le problème, c’est la route elle-même », affirmait au Desk la semaine dernière Mhamed Khaddad, coordinateur du Polisario avec la Minurso. Le mouvement indépendantiste avance que cette route constitue en soi une violation du cessez-le feu, bien que l’accord militaire n°1 traite uniquement de la présence et des mouvements des forces armées des deux camps à l’intérieur du territoire. Dans sa lettre envoyée vendredi au Conseil de sécurité, le Polisario rappelle que l’ONU s’était déjà opposée en 2001 au projet de construction de cette route, qui avait finalement été abandonné malgré l’ouverture au public l’année suivante du poste-frontière de Guerguerat.
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