En panne de vision, le tourisme marocain affiche des chiffres alarmants
En huit mois, de janvier à août, le Maroc n’a pu accueillir que 7,3 millions de touristes, selon les chiffres de l’Observatoire du tourisme. Certes, la progression est sensible, de 0,5 % par rapport à la même période de l’année précédente, mais c’est encore très en deçà des ambitions nationales. D’autant plus que le 31 août, signe la fin de la période estivale et de facto la fin du pic des arrivées de touristes. A ce rythme, l’année devrait se clôturer par une performance en retrait des 10,18 millions de 2015. Soit à peine la moitié de l’objectif désormais lointain des 20 millions fixés dans quatre ans.
Plus inquiétant, le Maroc semble perdre en attractivité sur ses bastions historiques. Les statistiques livrées par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), font ressortir une baisse du nombre d’arrivées en provenance du Royaume Uni, de l’Allemagne et de la France de 7 %, 2 % et 2 % respectivement, alors que le pays est à la peine pour séduire des visiteurs d’autres contrées.
Le tourisme local sauve les meubles
Une situation qui impacte avant tout les établissements classés. L’Observatoire présidé par Kamal Bensouda, souligne que cette rubrique a enregistré une hausse de 2 % par rapport à la même période de 2015. Seulement, mais cela n’est pas le fait de touristes étrangers, mais de la clientèle locale.
Dans le détail, les nuitées enregistrées au nom des touristes non résidents ont baissé de 3 %, contre une hausse de 11 % pour les locaux. D’ailleurs, durant le mois d’août, le taux d’occupation cumulé sur les huit premiers mois de l’année a reculé d’un point par rapport à la même période de l’année dernière pour s’établir à 40 % seulement. La seule bonne nouvelle vient des recettes voyages générées par l’activité touristique des non-résidents. Celles-ci, ont progressé de 5,1 % et passent de 42 milliards de dirhams à 44,2 milliards de dirhams au 31 août 2016.
Le tourisme national ne trouve toujours pas la recette miracle pour se relancer. Après la feuille de route 2010, et la Vision 2020 le, ministre du tourisme sortant, Lahcen Haddad a essayé d’y remédier en vain. Il avait commandé au mois de février, une étude à Boston Consulting Group pour la coquette somme de 7 millions de dirhams dont l’objectif était d ‘identifier les insuffisances de la vision 2020, afin proposer une nouvelle orientation sectorielle plus réaliste que celle du plan Zenagui. Les professionnels du tourisme en attendent toujours les conclusions, alors que le nouveau gouvernement est en gestation.
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