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31.12.2016 à 04 H 19 • Mis à jour le 31.12.2016 à 04 H 19
Par
Politique

Le storytelling de Benkirane qui va justifier l’éviction de Chabat et de l’Istiqlal du futur gouvernement

Abdelilah Benkirane ex-chef du gouvernement lors de sa désignation secrétaire général du PJD. en 2016. MOHAMED DRISSI KAMILI / LE DESK
Le PJD va entériner dès ce samedi 31 décembre l’option de former un gouvernement sans l’Istiqlal. Deux arguments confortent cette volte-face : la nécessité de préserver une relation de bon voisinage avec la Mauritanie et la défiance des sages de l’Istiqlal à l’endroit de Hamid Chabat

Décision a été prise. Selon des sources partisanes, le secrétariat général du PJD devrait tenir ce samedi 31 décembre une réunion dans l’objectif d’entériner « dans les 48 heures » la composition d’une majorité ouvrant la voie à la formation du futur gouvernement, mais excluant le parti de l’Istiqlal.


Des sources proches du chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, affirment que le Parti de l’Istiqlal et son secrétaire général, Hamid Chabat, ne seront pas concernés par la nouvelle majorité. « Cette modalité de sortie de l’impasse a été tranchée, le secrétariat du parti va l’entériner et la situation de blocage sera outrepassée », explique-t-on dans l’entourage de Benkirane.


Ménager Nouakchott après la crise Chabat

Selon ces sources consultées par Le Desk, l’argument massue permettant à Abdelilah Benkirane de ne plus être tenu par sa parole engagée vis-à-vis de son allié Hamid Chabat, est que « la participation de l’Istiqlal serait dommageable aux relations en cours de normalisation avec Nouakchott ». Des mots plus forts ont été évoqués comme « risque de provocation » ou « casus belli », mais les termes qui seront employés sur ce volet par la communication du PJD « seront minutieusement pesés », parlant plutôt de « préservation des relations de bon voisinage dans une conjoncture exacerbée et potentiellement nuisible aux intérêts supérieurs de la nation », affirment ces sources.


Autre point qui devrait figurer dans l’argumentaire que le PJD, lié cette fois-ci à la politique intérieure du pays, est celui concernant la représentativité même de Hamid Chabat au sein de sa propre formation politique après la crise mauritanienne. « Quelles que soient les causes ayant mené à cette situation, le problème aujourd’hui est que le chef du gouvernement avait fait part de son engagement au secrétaire général du parti de l’Istiqlal dans la plénitude de son statut », explique-ton. En clair, le Chabat d’hier n’est plus celui d’aujourd’hui « puisqu’il n’a plus le soutien des sages de l’Istiqlal », en référence à la lettre de défiance des membres de son comité exécutif et de certaines figures influentes du parti.


De cette manière, Abdelilah Benkirane s’affranchit de cette contrainte sans pour autant être perçu comme ayant cédé au véto de Aziz Akhannouch.


« Le fait qu’il se soit déplacé lui-même à Zouerate pour clarifier la position de l’Etat sur la souveraineté de la Mauritanie n’est pas une fragilisation de sa fonction ou de son statut comme certains médias ou commentateurs ont pu l’apprécier, au contraire », affirme-t-on. « Il a pu en cela juger de lui-même de la sensibilité et de la gravité de la tension causée par les déclarations de Chabat », poursuit un proche de Benkirane, qui justifie aussi la discrétion du chef du gouvernement à son retour, « non pas par un profil bas du PJD, mais pour ne pas interférer non plus dans le débat interne d’un parti historique qui doit assainir ses instances en toute sérénité ».


Aziz Akhannouch, futur « vice-Premier ministre »

A la question de savoir si le sort de Hamid Chabat, mis en jeu par la convocation du Conseil national extraordinaire qui s’ouvre ce samedi à Rabat, allait être pris en considération, le PJD estime, selon le proche entourage de Benkirane, que cet aspect concerne plutôt « les futurs équilibres au sein du parti de l’Istiqlal et non de la situation générée à l’heure actuelle et pour laquelle une solution rapide et adéquate devait être trouvée ».


En somme, le bras de fer engagé par le secrétariat général de l’Istiqlal avec certains cadres du parti ou la capacité de Chabat à mobiliser les bases populaires avec l’appui de notables acquis à sa cause ne change absolument rien au constat.


Ce cap dépassé, le PJD devrait, selon toute probabilité, façonner sa coalition avec le binôme RNI-UC, le PPS, le MP et l’USFP. Afin d’encadrer au mieux l’action gouvernementale dans le sens de l’homogénéité, sur laquelle le roi Mohammed VI a lourdement insisté dans son discours de Dakar, et sur la base d’un « pacte des braves », selon l’expression utilisée par un lieutenant de Benkirane, il est d’ores et déjà convenu d’une « charte d’éthique » dont le draft , assure-t-il, est fin prêt.


Celle-ci tracera « la base d’entente » du futur gouvernement, c’est-à-dire formellement la distribution des maroquins, mais aussi « les prérogatives transversales », notamment sur « les chantiers qui transcendent les disparités idéologiques », ajoute la source. Ce qui fait laisse présager à l’évidence d’un rôle déterminant dévolu à Aziz Akhannouch dans la conduite de l’Exécutif, notamment dans ce que le Palais a coutume de désigner par « axes stratégiques », faisant de lui un « vice-Premier ministre » tenant la bride haute à Benkirane.

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