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19.01.2017 à 13 H 16 • Mis à jour le 19.01.2017 à 13 H 32
Par
Afrique de l'Ouest

En Gambie, un jour de transition politique à très haut risque

Le Sénégal a déployé des centaines de soldats à la frontière qu’il partage avec la Gambie et le Nigeria a placé des avions et des hélicoptères de combat en état d’alerte. SEYLLOU / AFP
Le mandat du dictateur gambien Yahya Jammeh, qui s'accroche à son fauteuil, a expiré à minuit. Le président élu, Adama Barrow, doit prêter serment aujourd'hui à Dakar. Lâché par plusieurs de ses ministres, Jammeh a décrété l'état d'urgence. A l'ONU, le Sénégal a présenté au Conseil de sécurité un projet de résolution pouvant ouvrir la porte à une intervention armée. Des troupes se tiendraient prêtes à investir Banjul

Le Conseil de sécurité de l'ONU va voter ce jeudi sur un texte de soutien à la Cédéao qui pourrait déployer des soldats en Gambie afin d'assurer la passation de pouvoir dans ce pays, contestée par le président sortant, selon des diplomates.


La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) a demandé à maintes reprises au président gambien sortant Yahya Jammeh de respecter le résultat de l'élection du 1er décembre en quittant le poste qu'il occupe depuis 22 ans. Mais ce dernier refuse toujours de reconnaître la victoire d'Adama Barrow, dont l'investiture est prévue ce jeudi.


Lire aussi : Gambie : Mohammed VI pourrait offrir l’asile au Maroc à Yahya Jammeh


Des défections en rafale

Son vice-président, Issatou Njie Saidy, a en revanche décidé de s'effacer, a appris Reuters jeudi de sources gouvernementales et auprès de sa famille. Le ministre de l'Education supérieure a également quitté ses fonctions, rejoignant la longue liste des ministres démissionnaires, a-t-on dit de mêmes sources.

Lire aussi : Gambie : Nasser Bourita retourne bredouille de sa mission auprès de Jammeh


Le Sénégal avait présenté mercredi un projet de résolution au Conseil de sécurité autorisant la Cédéao à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour assurer la passation de pouvoirs. Cette formule a été supprimée du nouveau texte, sur lequel un vote est prévu à 20h heure française et qui appelle le Conseil de sécurité à "apporter tout son soutien à la Cédéao dans son engagement à assurer le respect de la volonté du peuple".


Bruits de bottes à la frontière

Le Nigéria et le Ghana ont envoyé des soldats et des avions au Sénégal pour se joindre à une force régionale menée par Dakar qui se prépare à une intervention militaire en Gambie. Dakar a déployé des centaines de soldats à la frontière qu'il partage avec la Gambie et le Nigeria a placé des avions et des hélicoptères de combat en état d'alerte.


Jeudi matin, le calme semblait prévaloir à Banjul, malgré les survols d'hélicoptères et les patrouilles de la police dans les rues de la capitale gambienne. Mercredi, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, s'est rendu en Gambie pour y rencontrer Yahya Jammeh et tenter de trouver une issue pacifique à la crise institutionnelle que traverse l'enclave. Il s'est ensuite rendu à Dakar pour s'entretenir avec son homologue sénégalais, Macky Sall, et avec Adama Barrow.

L'envoyé spécial de l'ONU en Afrique de l'Ouest Mohamed Ibn Chambas avait fait savoir la semaine dernière que la Cédéao était prête à réclamer le feu vert du Conseil pour déployer des troupes en Gambie.


Avec AFP et Reuters

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