Côte d’Ivoire: Ouattara, allié du Maroc, fragilisé et rattrapé par son passé

Deux événements majeurs concernant la Côte d’Ivoire se télescopent depuis quelques semaines : l’affaiblissement rapide du pouvoir du président Alassane Ouattara, confronté depuis janvier à une série de mutineries dans l'armée l’effondrement continu de la thèse de l’accusation dans le procès ouvert par la Cour pénale internationale (CPI) contre l’ancien chef de l’État ivoirien Laurent Gbagbo.
Ces deux situations sont étroitement liées. Elles ont la particularité de remettre en cause le récit couramment véhiculé sur le conflit postélectoral de 2010 et 2011 en Côte d’Ivoire et les années de crise politico-militaire qui l’ont précédé. Alors que Laurent Gbagbo, président de 2000 à 2011, obsédé par son maintien au pouvoir à tout prix, a été accusé d’être à l’origine des violences, les revendications des militaires mutins viennent rappeler ou montrer la responsabilité des partisans d’Alassane Ouattara, qui ont choisi très tôt de recourir à la force armée pour conquérir le pouvoir.
- Lire l’entretien de Mediapart avec l'ancien président « Laurent Gbagbo : j'accuse la France de Chirac et de Sarkozy »
Ce sont en effet des militaires pro-Ouattara qui ont fait, en décembre 1999, le coup d’État qui a renversé le président Henri Konan Bédié et installé le général Robert Gueï. L’un des principaux meneurs de ce putsch était le sergent-chef Ibrahim Coulibaly, également appelé « IB ». IB avait été, comme militaire, chargé d’assurer la sécurité d’Alassane Ouattara lorsque ce dernier était premier ministre de Côte d’Ivoire (1990-1993). Il est resté par la suite proche de l’homme politique et de son épouse, Dominique Ouattara, riche femme d’affaires d’origine française.

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