Des centaines de jeunes Rifains tentent de rallier les côtes andalouses
Pour la première fois depuis des années, les plus récentes statistiques rapportées par El Confidencial montrent que les candidats marocains à l’immigration clandestine qui tentent de rallier les côtes andalouses, sont plus nombreux que les subsahariens.
« La révolte endémique du Rif a, ces jours-ci, donné lieu à ses premières conséquences pour l'Espagne », écrit le journal espagnol, se basant sur des données compilées par des ONG opérant dans le détroit de Gibraltar. Celles-ci indiquent qu’un afflux important en Andalousie a été observé dans les zones de Tarifa et de Motril.
« Parmi les 224 immigrants qui ont été secourus samedi dernier à bord quatre embarcations, (dont trois près de la côte de Cadix), seulement neuf étaient des africains sub-sahariens », rapporte une responsable d’ONG citée par El Confidencial, qui estime que durant les dix derniers jours quelque 500 Marocains sont arrivés par la mer en Andalousie.
Se mettre à l'abri de la vague d'interpellations
« La plupart sont de jeunes Rifains qui fuient vers l'Espagne, essayent de se mettre à l'abri de la vague d’interpellations menée par les forces de sécurité marocaines pour tenter de mettre fin à des manifestations ayant débuté il y a huit mois dans la province d'Al Hoceima. Elles se sont intensifiées depuis la fin mai, dégénérant de manière quotidienne en affrontements violents avec la police anti-émeute », commente le journal espagnol.
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Trois facteurs sont évoqués pour expliquer cet afflux massif : le beau temps propice à la traversée, le désir d'éviter la route libyenne qui mène à la Sicile, devenue très risquée, et la situation vécue par le Rif depuis les arrestations parmi les membres et sympathisants du Hirak.
Un relâchement des autorités marocaines peut aussi s’expliquer, selon les sources espagnoles citées par El Confidencial, par la mobilisation de près de 25 000 éléments des forces de l’ordre pour contenir la contestation.
C’est dans ce contexte qu’une visite du roi Felipe VI d’Espagne, « préoccupé par cette crise inédite depuis l’avènement de Mohammed VI », avait été programmée le 12 juin avant d’être annulée pour des raisons d’agenda. Le monarque espagnol étant disposé à soutenir le roi du Maroc, révèle El Confidencial, citant des sources au Palais de la Zarzuela, qui indiquent cependant qu’aucune nouvelle date n’a été fixée jusqu’à présent.
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