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15.07.2017 à 23 H 16 • Mis à jour le 15.07.2017 à 23 H 25
Par
Politique

Benkirane, vent debout pour un troisième mandat à la tête du PJD

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD lors de sa prise de parole durant la session extraordinaire du Conseil national du PJD, le 15 juillet à Rabat. PJD
Le Parti de la justice et du développement a réuni samedi à Rabat son Conseil national en session extraordinaire. Les mécanismes électifs du prochain congrès décidé pour les 9 et 10 décembre ont été validés. Mais c’est l’avenir pour le moins incertain de Benkirane à la tête de la formation islamiste qui se profile déjà sur fond de batailles intestines

Abdelilah Benkirane a écrasé de sa présence la réunion du Conseil national du PJD, tenue ce samedi à Rabat et consacrée à l'adoption des projets relatifs au 8ème Congrès national du parti, prévu en fin de l'année. Vedette incontestable d’un conclave qui inaugure un processus décisif pour l’avenir du parti islamiste, le secrétaire général et chef du gouvernement déchu par la volonté du roi, a adopté la posture du grand sage jupitérien, guidant ses ouailles vent debout.



Depuis sa chute, Benkirane avait adopté le silence mesuré de l’homme trahi par les siens, ceux qui ont cédé avec une facilité déconcertante aux sirènes du pouvoir. Il en avait récemment évoqué le parcours à mots couverts devant ses partisans.



S’il s’attendait à une reddition expresse de son ancien rival Saadeddine El Otmani choisi pour jouer sa doublure consentante, il garde en travers de la gorge le ralliement de Mustapha Ramid, promu ministre d’Etat, mais défroqué de son mandat à la Justice. Celui-ci, manifestement gêné aux entournures, s’est singulièrement refusé à répondre aux questions de la presse.



Lors d’une récente apparition devant ses partisans, il avait donné le ton sur sa ligne de conduite en se présentant comme le sauveur d’un parti au bord de l’explosion, miné par les dissensions internes qu’il avait jusqu’à son écartement de la scène réussi à colmater.



C’est donc à travers une thématique solennelle, qu’il se considère comme le garant de l’unité du PJD et de ses mécanismes internes qui ont fait de cette écurie partisane singulière le seul modèle de démocratie interne.



Contre la tentation des porteurs de maroquins de vouloir, pour des intérêts personnels, faire dévier la trajectoire presque sans faute du PJD depuis ses origines, il a adressé quelques piques dont il a le secret : « Ni moi ni mon épouse n’avons pleuré la perte du ministère comme l'ont fait certains frères ».


 

Mais en toile de fond de ces rivalités dommageables dont se délectent leurs ennemis politiques qui espèrent bien un effacement du parti politique en 2021, à l’instar de l’USFP de l’après-Youssoufi, c’est la question lancinante du fameux troisième mandat qui est dans tous les esprits.



Dès l’ouverture des palabres, des figures du « courant des ministres » comme Lahcen Daoudi et Aziz Rebbah se sont empressés de dire que cette éventualité serait dommageable au parti. Ceux-là sont formellement opposés à un amendement de l’article 16 des statuts : « une porte ouverte à des dérives instituant le schéma honni des zaïms des partis de l’administration », commente un congressiste anti-Benkirane.



Le Conseil national a validé la procédure de désignation des congressistes : 1 500 viendront des régions, 60 des instances à l'étranger alors qu’un troisième contingent siégera ès-qualité : les membres du conseil national, les parlementaires, les dirigeants des organisations parallèles ainsi que les présidents des collectivités territoriales.


Abdelilah Benkirane votant les résolutions du Conseil national réuni en session extraordinaire le 15 juillet à Rabat. PJD


C'est pourtant la question devenue taboue d'un éventuel  troisième mandat de Benkirane qui a pesé sur les débats en coulisses où de vifs échanges à ce sujet sont rapportés alors que la question n’a pas figuré à l’ordre du jour de cette session extraordinaire du Conseil national. Or, il faudra bien qu’elle soit formellement abordée pour être débattue ensuite au Congrès national.



Aujourd’hui, le rapport de force n’est pas tranché, même si les tenants du barrage à ériger face à la tentation de Benkirane sont nombreux et déterminés. Mais les choses peuvent basculer d’ici le 9 décembre date décidée ce samedi pour la tenue du Congrès devant consacrer le nouveau secrétaire général.


« Benkirane aurait perdu la majorité au sein du secrétariat  », selon des sources du parti. « Il n’est soutenu que par une poignée de dirigeants alors que les autres membres soutiennent désormais El Otmani pour diriger le parti. Le parti est empêtré dans des problèmes dont l’issue semble incertaine », assure un congressiste. Ce n'est pas un hasard si le chef se pose toujours en sauveur...

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