Sahara: l’ONU dément toute nouvelle incursion du Polisario
Interrogé lors d’un point de presse tenu ce 2 avril au siège des Nations Unies et en réponse à une question sur la lettre du représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale, adressée au président du Conseil de sécurité de l'ONU le Péruvien Gustavo Meza-Cuadra, au sujet des « récentes incursions du Polisario » dans la zone tampon à l’est du mur de défense marocain, le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, Stéphane Dujarric, a affirmé : « En rapport avec cette situation, nos collègues de la Minurso n’ont observé aucun mouvement d’éléments militaires dans le Nord-Est du territoire. La Minurso continue de surveiller la situation de près ».
Cette affirmation contredisant les accusations du Maroc a aussi été relayée par Meza-Cuadra lors d’un échange similaire avec la presse accréditée à l’ONU.
Inner City Press asked Peru's Gustavo Meza-Cuadra about #Morocco's April 1 letter alleging movements in #WesternSahara (which even UN Spox Dujarric says haven't been observed). He confirms receipt of letter and has circulated it. & if UN says hasn't seen ? Will ask https://t.co/bEQmS30gY9
&mdash Inner City Press (@innercitypress) April 2, 2018
Pourtant le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita avait confié à la presse après sa réunion au Parlement qu’à au moins quatre reprises, des actions pour limiter la liberté de circulation des observateurs militaires de la Minurso ont été entreprises à la mi-mars par le Polisario afin de les empêcher d’arriver à ladite zone, « ce qui constitue une entrave sérieuse à l’action de la Minurso »...
Dans sa lettre, Hilale rapportait dans ce sens que le déplacement à l’est du berm de « toute structure civile, militaire, administrative (…) constitue un casus belli » pour le Maroc. Une initiative qu’il jugeait belliqueuse et « menaçant gravement le processus politique onusien que le secrétaire général de l'ONU et son Envoyé personnel œuvrent inlassablement à relancer ». Il rapportait dans ce sens que des éléments armés et mécanisés du Polisario avaient, trois jours auparavant, dressé des camprements dans le périmètre de Mahbes et débuté l’excavation d’un fossé ceinturé d’un remblais constitué de sacs de sable.
Il avait ainsi conclu qu’il s’agissait d’une « violation manifeste des accords militaires et du cessez-le-feu » conclu en 1991 sous l’égide des Nations Unies.
Sa missive réclamait au Conseil de sécurité, face à « l’inaction » et à la « passivité » de la communauté internationale à l’égard des ces violations « encourageant » de fait tels actes, « d'exiger que les autres parties cessent leurs actes attentatoires à la paix, la stabilité et la sécurité régionales » en usant « de son autorité pour imposer le respect du cessez-le-feu et des Accords militaires et enjoindre au Polisario de se retirer immédiatement, inconditionnellement et complètement de la zone à l'Est du dispositif de sécurité au Sahara marocain ».
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Hilale avait conclu que ces incursions représentent « un défi inadmissible au Conseil de Sécurité, à l'ONU et à son secrétaire général, Monsieur Antonio Guterres ».
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Le Polisario a répondu le 2 avril aux accusations du Maroc dans une lettre dont nous reproduisons une copie et dans laquelle le Front nie catégoriquement avoir mené des incursions dans la zone précitée. Ahmed Boukhari, le représentant du Front aux Nations Unies accuse en retour le Maroc « d’allégations infondées » servant d’ « écran de fumée (...) afin de détourner l'attention des véritables sujets », faisant ainsi référence à un supposé refus du Maroc de revenir à la table des négociations contrairement aux voeux du médiateur Horst Köhler.
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