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06.02.2019 à 23 H 12 • Mis à jour le 06.02.2019 à 23 H 15
Par
Spygame

Mustapha Adib reconnait avoir été «collabo» de la France

Mustapha Adib à sa sortie du dépôt du palais de justice de Paris en juin 2017, avec son avocat Alexandre Blondieau. ALBERT FACELLY / LIBE
L’ancien militaire de l’armée de l’air converti à l’activisme politique depuis des années à Paris, affirme, depuis les Etats-Unis où il s’est installé, qu’il a collaboré avec les services de renseignements français au plus fort de la crise de 2014 entre le royaume et l’Hexagone. Parmi ses prestations, son passage sur le plateau de France 24 où il a qualifié le régime marocain de « dictature »

L’ex-capitaine Mustapha Adib, ancien officier de l’armée de l’air marocaine, devenu activiste depuis qu’il avait été condamné à de la prison ferme après avoir dénoncé la corruption dans son unité en 1999, vient de nouveau faire parler de lui depuis les Etats-Unis où il s’est installé dans la perspective d'obtenir l’asile politique.


A travers un long post sur Facebook, il a reconnu avoir « collaboré » avec le renseignement français dans le cadre, avance-t-il, d’une « coopération » dont il aurait obtenu qu’elle soit « entourée avec le maximum de secret ». « Il faut cloisonner ce travail par rapport à tout autre travail que vous faites », lui auraient alors indiqué ses agents traitants de la DCRI (la sécurité intérieure française).



Parmi ses supposés rôles, qui relevaient, selon lui d’« une mission de sécurité interne de la France » devant « demeurer secrète vis-à-vis de tiers, particulièrement du côté marocain », celui de « surveiller l’activité illégale des renseignements marocains sur le territoire français » ou encore son intervention sur le plateau de la chaîne publique France24, dépendant du Quai d’Orsay, le 23 juin 2014.



« Une transaction avec les services français à très haut niveau »

« Mon passage sur France 24 était dans le cadre d'une transaction avec les services secrets français et au plus haut niveau, et ce n'était pas une pure coïncidence ou dans le cadre de l'indépendance de cette chaîne, même si j’ai prétendu auparavant qu’elle était indépendante et ce pour servir le peuple marocain et ses causes », a écrit l’ancien militaire.


L’entretien qu’il avait accordé à la télévision française était consécutif à sa visite inopinée le 18 juin au chevet du général Abdelaziz Bennani, ancien Inspecteur général des Forces armées royales et commandant de la zone sud, alors en convalescence à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris. Un comportement alors dénoncé par Chakib Benmoussa, ambassadeur du Maroc à Paris comme un « acte provocateur », d’autant qu’il aurait laissé une « lettre de menaces » à l’adresse du haut gradé. Benmoussa s’interroge alors sur « la complaisance dont bénéficient certaines personnes connues pour leurs antécédents et qui ne peut qu’impacter les relations maroco-françaises ».


A Rabat, l’ambassadeur de France, Charles Fries est convoqué par Mohamed Yassine Mansouri, patron de la DGED (le contre-espionnage marocain), qui lui fait part du « vif mécontentement du royaume » suite à la « lâche agression morale dont a été victime, la veille, le général de corps d’armée Abdelaziz Bennani, dans sa chambre de l’hôpital parisien de Val-de-Grâce, de la part du dénommé Mustapha Adib », avait rapporté la MAP.


Les relations entre Paris et Rabat traversent alors une période glaciale en raison des velléités d’une juge d’écouter Abdellatif Hammouchi, le patron du renseignement intérieur accusé par le boxeur Zakaria Moumni de torture.


Au nom de sa naturalisation française...

Au micro de France 24, Adib expliquait alors sa démarche en accusant le régime marocain de « dictature ». A la question qui lui est posée sur ses éventuelles accointances avec des services ou intérêts étrangers, il répond d’un ton narquois qu’il s’agit d’un « mensonge longtemps répété à son endroit », « il est certain que je ne travaille avec aucun service, ni avec des séparatistes… », martèle-t-il, avant de lâcher qu’il « travaille avec l’Etat dont il porte la nationalité » ou pourrait le faire, « dans le cadre d’un contrat de travail assumé »…


En réponse à de nombreux commentaires, l’ex-militaire refuse d’être catalogué comme « agent à la solde des Français », prétendant qu’il a eu à « discuter » les requêtes de ses donneurs d’ordre, justifiant son action en tant que « citoyen utile à la France », ayant « répondu à l’appel par devoir ». A travers un autre message posté sur Facebook, celui-ci indique aussi avoir travaillé pour le compte du renseignement militaire français, faisant valoir sa naturalisation française.


 

En septembre 2018, l’affaire Adib avait ressurgi aux devants de la scène lorsqu’une une brochette de patrons de presse, journalistes et chroniqueurs marocains avaient été convoqués par la justice française pour des articles datant de 2014 l’accusant notamment d’intelligence avec la France. Ce nouveau feuilleton politico-judiciaire qui menaçait les relations franco-marocaines à la veille d’une visite du président Emmanuel Macron à Rabat avait été désamorcé. Les plaintes d’Adib qui avaient alors abouti à de multiples convocations de journalistes, mais aussi d’hommes d’Etat, comme Habib El Malki ou Abdelilah Benkirane, ont alors subitement été classées par la justice française…

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