Moulay Youssef El Alaoui et Rahal Boulgoute associés dans une raffinerie russe
Un accord pour la construction d'un complexe pétrochimique d’une valeur de près de deux milliards d’Euros au Maroc a été signé, mercredi à Sotchi, en marge du Forum économique Russie-Afrique.
L’accord, paraphé par le directeur général de la société MYA Energy, Moulay Youssef El Alaoui, le président de la Banque de développement de la Fédération de Russie (VEB), Daniil Algulyan, et le vice-président du Centre russe pour l’exportation, Nikita Gusakov, porte sur la construction d’une raffinerie en utilisant l’expertise et les dernières technologies russes pour le raffinage et le stockage de produits pétroliers, indique la compagnie Mya Energy dans un communiqué.
MYA Energy, créée en octobre 2018 est détenue à parts égales par Rahal Boulgoute, l’homme d’affaires qui préside aux destinées de Marita Group Holding, et Moulay Youssef El Alaoui. Ils sont par ailleurs associés avec l’Italien Bertone Design dans un projet de smart city dans les environs de Rabat, rappelait en mars dernier TelQuel.
En septembre, le projet de quartier d'affaires et résidentiel Green Tech Valley, à Rabat, lancé par le même Boulgoute, avait définitivement été enterré, selon Maghreb Confidentiel. Ce projet porté par sa société Marita et appuyé par la Banque islamique de développement (BID) avait suscité des interrogations lorsque le roi Mohammed VI avait fait raser les fondations du centre commercial Green Mall, qui obstruait la vue sur la marina de Rabat-salé.
L'Agence pour l'aménagement de la vallée du Bouregreg, qui avait la responsabilité du projet, devait identifier un autre site à Rabat, mais a prestement classé le dossier, dont elle a depuis été dessaisie. Rahal Boulgoute avait alors annoncé en février la construction de sa smart city dans la capitale au côté de Moulay Youssef Alaoui, auquel il est aussi associé dans la société de véhicules électriques Vteem dirigée par Thami Merzouk. Ancien chef de projet au sein de l'entreprise en 2017, ce dernier est un ex-cadre de la Société d'investissement énergétique (SIE, sous la tutelle du ministère de l'énergie).
Le projet de raffinerie annoncé à Sotchi s’inscrit « dans une démarche respectueuse de l’environnement et permettra au Royaume de contribuer à la réglementation Imo Energy qui implique la réduction des émissions de soufre, dont le Maroc est signataire dans le cadre des engagements de la COP 22 à Marrakech », est-il annoncé.
Le développement et la réalisation du projet seront effectués par la société marocaine en partenariat avec différents acteurs russes dans le domaine et qui fourniront l’expertise, la technologie et le matériel performant afin de permettre au Royaume d’accentuer son leadership énergétique sur le continent africain et au niveau mondial, relève la même source.
La raffinerie qui sera construite dans le cadre de ce projet sera dotée dans un premier temps d’une capacité de raffinage de 100 mille barils par jour, et pourra dans un deuxième temps atteindre la capacité de 200 mille barils par jour, souligne la même source.
Ce projet permettra la création de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects, notamment dans la région du nord du Royaume, et mettre à profit les installations portuaires de Nador West Med, indique la société.
Les travaux du Forum économique Russie-Afrique, tenu dans le cadre du sommet Russie-Afrique, se sont ouverts mercredi à Sotchi, sous le thème « Russie-Afrique : Révéler le potentiel de la coopération », sous la présidence du président russe, Vladimir Poutine, et du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, en sa qualité de président de l’Union africaine, en présence de plusieurs chefs d'Etat et responsables africains.
Cette annonce interroge par ailleurs sur le sort de la Samir, l'unique raffinerie de pétrole marocaine à l'arrêt depuis quelques années. Lire à ce sujet : Affaire Samir : les dessous d’un complot d’Etat
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