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07.05.2020 à 19 H 27 • Mis à jour le 07.05.2020 à 19 H 27
Par
Libertés

Outing forcé: Un jeune de Sidi Kacem poursuivi pour avoir voulu porter plainte

Une manifestation au Maroc en hommage des victimes de la tuerie homophobe d’Orlando en 2016. FADEL SENNA / AFP
Ayant été pris pour cible dans une vidéo de Sofia Taloni, l’instagrammeuse qui de Turquie, mène une campagne d’outing forcé de membres de la communauté LGBT+ au Maroc, un jeune de Sidi Kacem, Abdellatif N. souhaitait porter plainte pour «diffamation». Au lieu d’être écouté, il se retrouve en garde à vue et est poursuivi pour «outrage à fonctionnaire». Son procès est prévu pour le 12 mai

L'histoire est kafkaïenne. Un jeune de Sidi Kacem, impliqué dans un live de l’instagrameuse Sofia Taloni, souhaitait porter plainte pour diffamation contre une page Facebook qui l’avait insulté en partageant des extraits des vidéos avec l’influenceuse. « Une fois sur place, et alors qu’on m’avait dit qu’on allait recueillir ma plainte, j’ai été mis en garde à vue pendant 48 heures puis poursuivi », raconte au Desk Abdellatif N., metteur en scène actif dans la sphère artistique.


Les faits se déroulent bien avant l’éclatement du scandale impliquant Sofia Taloni qui depuis la Turquie, avait lancé une campagne « d’outing » contre la communauté LGTB+ marocaine. Elle invitait ses nombreux abonnés à s’inscrire sur des applications de rencontre dédiées à la communauté afin de piéger ses utilisateurs. Après le tollé provoqué et l’indignation de nombreux collectifs et associations, une enquête des services de la DGSN avait été ouverte.


Abdellatif N. est convoqué pour le 12 mai prochain pour son procès. Il est poursuivi pour « violation de l’état d’urgence sanitaire et pour outrage à un fonctionnaire durant l’exercice de ses fonctions ». L’intéressé nie les deux accusations : « Premièrement, j’avais mon attestation de sortie signée par l’agent d’autorité. Seul hic, je n’avais pas encore rempli mon nom », se défend-il. Au sujet de l’accusation d’outrage à fonctionnaire, Abdellatif N. nie toute insulte à l’égard du policier, assurant plutôt avoir été traité avec mépris pour sa chevelure et pour le piercing qu’il arbore.


« On m’a demandé de m’asseoir et d’attendre pour prendre ma plainte. Je voulais juste qu’ils convoquent le responsable de la page Facebook qui m’a diffamé afin qu’il retire sa publication », raconte l’intéressé. « Au lieu de ça, des éléments de la PJ m’ont par la suite informé que j’étais placé en garde à vue sur ordre du parquet et que j’allais être poursuivi », dit-il.


Celui-ci devra se présenter sous peu au Tribunal de première instance de Sidi Kacem.

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