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29.10.2020 à 23 H 48 • Mis à jour le 30.10.2020 à 16 H 34
Par
Politique

Benkirane en imam modéré pour condamner les attentats en France tout en critiquant Macron

Abdelilah Benkirane à son domicile de Rabat. Crédit: LE DESK
Absent de la scène politico-médiatique depuis des mois, l’ancien chef de gouvernement et ex-secrétaire du parti d’obédience islamiste PJD s’est invité sur Facebook Live dans la polémique de la reprise des publications des caricatures du prophète de l’Islam. Une sortie à travers laquelle il épouse se faisant la position officielle de l’Etat

En retrait depuis de longs mois, Abdelilah Benkirane est sorti de sa réserve à l’occasion de l’attaque au couteau à Nice. A travers Facebook Live, son média fétiche depuis qu’il n’est plus aux affaires de l’Etat, l’ancien chef du gouvernement et ex- secrétaire général du PJD a condamné toute violence perpétrée contre des Français au nom de la religion musulmane ou en défense du prophète de l’Islam.


Se drapant dans une posture d’imam modéré de la foi, Benkirane a tenu que son message soit à l’adresse des fidèles du monde leur signifiant que « ces actes de vengeance (…) sont bannis par les préceptes de l’Islam » et donc « interdits aux musulmans ».


Il a dans son monologue demandé aux oulémas de s’adresser à leurs ouailles pour leur expliquer ce principe intangible, dont il a toujours suivi le commandement, a-t-il martelé, et que les actions terroristes ou de représailles envers des civils innocents, y compris ceux qui blasphèment le prophète Mohammed par des caricatures, sont de ce fait « illégales ».



Une correspondance adressée le 26 octobre par la section du Conseil des oulémas Skhirate-Témara (voir ci-dessous) aux imams, ainsi qu’à l’ensemble des prédicateurs (mourchidines et mourchidates) dont Le Desk a reçu copie, ne donne cependant pas pour consigne de ne pas évoquer les caricatures du prophète lors de leurs prêches. Des correspondances similaires n'ont d'ailleurs pas été diffusées « dans tout le royaume », comme le prétend faussement Le360. 


Correspondance du Conseil des Oulémas de Skhirat-Témara. datée du 26 octobre


Benkirane a cependant estimé que le président français Emmanuel Macron a « commis une erreur » par son soutien à la reprise des publication des caricatures danoises ou de Charlie Hebdo, reprochant également cette position prise par les médias et les politiques français dans leur ensemble, avec qui il a déclaré ne pas vouloir engager un débat dans ces circonstances promettant toutefois d’y revenir plus tard.


Par sa prise de parole, l’ancien chef du parti islamiste à la tête de la coalition gouvernementale épouse à titre personnel la ligne officielle de Rabat qui tout en condamnant les attentats en France, ne cautionne pas l’appui de Macron aux caricatures, mais au risque de susciter des questionnements, « invite les différentes parties à faire preuve de modération ».


Une ligne équidistante entre le discours français et les diatribes d'officiels de pays musulmans dont celles du chef de l’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan ou encore de l’ex-premier ministre malaisien Mahathir Muhamad. Ce dernier, dans un long message sur Twitter a même justifié que l’on « massacre des milliers de Français », jetant davantage de l’huile sur le feu et provoquant des manifestations anti-françaises en Asie du Sud-Est.

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