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08.01.2021 à 13 H 33 • Mis à jour le 09.01.2021 à 10 H 55
Par
Justice

Accusations d’espionnage: le contact de Omar Radi à l’ambassade des Pays-Bas témoigne

Omar Radi à l’entrée de la BNPJ de Casablanca le 8 juillet 2020. ©MOHAMED DRISSI K. / LE DESK
Un ex-employé belge de l’ambassade hollandaise présenté comme « diplomate néerlandais » dans l’enquête judiciaire pour « espionnage » visant Omar Radi, s’inscrit en faux contre les accusations d’« intelligence avec des agents étrangers » qui pèsent sur le journaliste et militant qui est également poursuivi et détenu en attente de son procès pour d'autres motifs similaires en lien avec un cabinet britannique

Arnaud Simons, décrit comme un « agent étranger » avec lequel le journaliste et militant Omar Radi est poursuivi pour « atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat en entretenant avec les agents d'une autorité étrangère des intelligences ayant pour l'objet ou ayant eu pour effet de nuire à la situation diplomatique du Maroc », s’est exprimé ce vendredi via une « lettre ouverte » sur Medium pour rapporter sa version des faits reprochés à Radi, et lui apporter son soutien en tant que témoin dans son procès.


Il est reproché à Omar Radi d’avoir cultivé des contacts avec « des diplomates hollandais accrédités au Maroc […], en l’occurence Frank Huisingh (deuxième secrétaire chargé des question politiques) ainsi qu’Arnaud Simons (ayant exercé à cette même légation durant l’année 2013) ». Or, l’intéressé affirme n’avoir jamais eu le statut diplomatique dans le cadre de ses fonctions – de septembre 2012 à septembre 2015 – qu’il a intégrées à travers une offre d’emploi publique. « Je ne suis ainsi moi-même pas néerlandais mais belge, ce qui ne fait que mettre en lumière le manque de sérieux des accusations d’atteintes à la sûreté de l’État portées contre Omar », ajoute-t-il.


Concernant l’échange supposé d’informations entre Radi et les « diplomates hollandais » au sujet du Hirak rifain, Arnaud Simons indique « [avoir] quitté le Maroc à l’été 2015 et ne pas y [être] retourné depuis », rappelant que le Hirak a éclaté en octobre 2016. « Omar et moi n’avons depuis mon départ plus eu aucun contact téléphonique et lui et moi n’avons jamais discuté des évènements du Rif », renchérit-il.


Arnaud Simons raconte également avoir été à l’initiative de la rencontre entre Omar Radi et Matthijs Schröeder, son ancien supérieur direct au sein de l’ambassade : « Mon travail consistait notamment à faciliter les échanges entre les Pays-Bas et le Maroc en matière culturelle et à entretenir des relations avec les journalistes des deux pays. Durant les trois années que j’ai passées au sein de l’ambassade, j’ai ainsi eu l’occasion de présenter des dizaines d’artistes et de journalistes à mon supérieur direct et/ou à l’ambassadeur. La rencontre en question n’a pas fait l’objet de suites et ne s’est pas répétée. Il est important de préciser que la majorité des représentations diplomatiques à Rabat entretient de telles relations avec notamment les acteurs de la société civile et les journalistes et qu’il n’y a à ce type de pratique rien de spécifique à l’ambassade des Pays-Bas ».


Arnaud Simons répond également aux accusations de « précautions sécuritaires prises par Omar Radi pour dissimuler ses contacts avec les diplomates en question », en expliquant que le journaliste « a pu échanger pendant des années des appels téléphoniques et des SMS à partir de son téléphone avec des membres de l’ambassade des Pays-Bas à Rabat, dont les numéros sont connus des autorités marocaines » et qu’il « a été invité en tant que journaliste à la réception donnée par l’ambassadeur à l’occasion de la fête nationale néerlandaise », participant ainsi à la réception en question « en présence notamment de centaines d’officiels marocains de tous rangs ».

 

Pour rappel, Omar Radi, en détention préventive à la prison locale de Ain Sebaâ, (Oukacha), est poursuivi, dans le même dossier d' « espionnage » pour un autre chef d'inculpation ayant trait à ses relations passées avec un cabinet d’intelligence économique britannique, à savoir « l'atteinte à la sûreté intérieure de l'État en recevant d'une personne ou d'une organisation étrangère une rémunération pour une activé ou une propagande de nature à ébranler la fidélité que les citoyens doivent à l'État et aux institutions du peuple marocain ».


Pour toutes ces accusations, l’ONG Human Rights Watch avait déclaré qu'elles ne semblent « fondées sur aucune preuve que Radi ait fait autre chose que des travaux journalistiques ou de recherche sur des entreprises (« due diligence ») ordinaires, et maintenir le contact avec des diplomates, comme le font beaucoup de journalistes et de chercheurs de manière routinière. Il n’y a apparemment aucun élément prouvant qu’il ait fourni des informations secrètes à quiconque ». A l'appui de ses conclusions, l'ONG cite notamment comme référence une enquête du Desk parue le 15 juillet.

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