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30.10.2023 à 23 H 03 • Mis à jour le 31.10.2023 à 13 H 54
Par
Sahara

Tirs sur Es-Smara : à l’ONU, Omar Hilale évoque un « acte terroriste »

Omar Hilale lors de son point presse à l’ONU le 30 octobre 2023. Crédit : UN
Commentant les quatre déflagrations qui ont touché la ville d’Es-Smara ce week-end, l’ambassadeur, représentant du Maroc à l’ONU a déclaré lors d’un point presse à New York, citant des « indices » pointant le Polisario, que « le droit international humanitaire qualifie tout acte, tout ciblage de civils et de villes comme acte terroriste ». L'essentiel de son intervention

Lors du stakeout suivant l'adoption ce lundi 30 octobre de la nouvelle résolution par le Conseil de sécurité des Nations Unies prorogeant pour un an supplémentaire le mandat de la Minurso, Omar Hilale, l’ambassadeur représentant du Maroc à l’ONU, est revenu sur les tirs de projectiles ayant visé la ville saharienne d’Es-Smara dans la nuit de samedi à dimanche, faisant un mort et trois blessés parmi sa population civile. Le Polisario avait revendiqué une attaque au niveau d'Es-Esmara et dans d’autres secteurs situés non loin de la section nord du mur de défense des Forces armées royales (FAR).


En réponse à une question de la presse au sujet de l’incident, Hilale a confirmé que quatre déflagrations ont été enregistrées dans la ville spirituelle du Sahara, citant les différents lieux d’impacts qu’il a montré face caméra à l’aide de clichés aériens.


Un rapport en cours d'élaboration

 « C'est en pleine nuit que ces quatre explosions ont eu lieu », a déclaré le haut diplomate passant en revue les images pour chacune d’elles. « Elles sont pratiquement dans le même périmètre », a-t-il noté pour démontrer qu’il s’agissait manifestement d’un tir groupé. « Il n'y a aucune installation militaire, ni quoi que ce soit », a insisté à dire Hilale pour étayer le fait que la zone touchée se trouve au cœur d’un périmètre urbain habité par une population civile n’ayant aucun rapport avec une présence de forces armées, s'attardant ainsi sur chaque quartier visé.


Création : Le Desk / Ezzoubair Elharchaoui. Sur la base de sources sur place à Es-Smara


« Nous déplorons malheureusement un martyre, un jeune de 23 ans qui est venu voir sa tante pour demander la main de sa cousine », a indiqué Omar Hilale, faisant référence à la victime tuée sur le coup alors qu’elle se trouvait au domicile de ses proches touché par l’un des tirs. Le représentant du Maroc à l’ONU a confirmé ainsi qu'il s'agit d'un jeune homme vivant en France et de passage à Es-Smara. « Malheureusement, ceux qui ont organisé et perpétré ces explosions lâches en ont décidé autrement », a regretté le diplomate pour évoquer son sort.



« Nous déplorons trois blessés, dont deux dans un état grave qui se trouvent toujours en urgence à l'hôpital militaire. La Minurso a été avisée immédiatement. Ils ont constaté les explosions, dans des quartiers civils, des maisons civiles, un mort et des blessés civils. Ils vont faire leur rapport au secrétariat de l'ONU. Le Conseil de sécurité de l'ONU sera saisi par ce rapport », a poursuivi Omar Hilale qui a cité des projections probables de missiles, Katioucha ou mortiers.


Photo de traces sur les murs à Es-Smara, suite à une des déflagrations. La photo a été authentifiée par Le Desk auprès du photographe.


« De leur côté, les autorités marocaines, à travers le procureur général près de la cour d'appel de Laâyoune, ont décidé de diligenter une enquête afin de vérifier et d'identifier les détails scientifiques et balistiques de ces explosions. Le Maroc est un pays légaliste. Nous sommes dans la phase de l'enquête, dans la phase de l'information. Nous n'accusons personne parce que nous attendons les éléments probants », a précisé le diplomate. Une enquête avait été ouverte par le parquet dès le constat de ces déflagrations.


« Faisceau d’indices »

 « Nous ne pouvons ignorer qu'il y a un faisceau d'indices. Il y en a plusieurs. Et qui versent pratiquement vers la même direction, qui s'est prononcée elle-même. Le premier indice est le communiqué 901. Il est dit que le Front Polisario a visé trois régions : Mahbes, Smara, et Farsia », a ajouté Omar Hilale, citant le communiqué publié dimanche soir par le Polisario qui, de fait, a revendiqué avoir mené des opérations militaires offensives dans la zone.


Deuxième indice, selon Hilale : le Polisario, à travers sa communication officielle, n'a aucun moment démenti être à l’origine des tirs. « Son silence confirme que c'est eux derrière ces explosions », a-t-il poursuivi.


 « Acte terroriste »

 « Le droit international humanitaire qualifie tout acte, tout ciblage de civils et de villes comme acte terroriste. Comme acte de guerre. Et bien-sûr ça suppose des conséquences et des responsabilités. Pour le moment, tout ce que nous pouvons dire c'est que ces attaques de victimes innocentes, ne resteront pas impunies. Les responsables devront assumer leur responsabilité juridique, mais aussi politique », a martelé Omar Hilale.


Le diplomate va plus loin : « pas seulement ceux qui ont perpétré ces attaques seront punis », a-t-il indiqué. « Mais ceux qui sont également derrière eux, ceux qui les abritent, ceux qui leur fournissent les missiles et les mortiers. Quand il y a une déflagration, ça laisse des indices, des origines, qui vont permettre au Maroc la traçabilité du mortier. A ce moment-là, le Maroc prendra les décisions qui s'imposeront », a-t-il conclu, évoquant ainsi la responsabilité potentielle de l’Algérie qui abrite, finance et arme le Polisario dans les camps de Tindouf.


Tout en se félicitant de la résolution nouvellement adoptée, Hilale a, par ailleurs, au début de son allocution voulu remercier « le plein rôle américain pour la négociation et l'adoption de cette résolution ». « Nos remerciements vont aux autres membres du Conseil pour l'apport constructif de cette adoption », a-t-il souligné.

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