Le Maroc parmi les 22 pays appelant à tripler la capacité nucléaire mondiale d’ici 2050

Vingt-deux pays, dont le Maroc, ont appelé, lors de la COP28 qui se tient à Dubaï, à tripler la capacité mondiale en énergie nucléaire d’ici 2050 afin d’atteindre les objectifs de zéro émission nette.
Lors du Sommet mondial action climat de la 28e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, cette vingtaine de pays de quatre continents ont lancé ce 2 décembre, la « Déclaration sur le triplement de l’énergie nucléaire ».
Outre le royaume, la Bulgarie, le Canada, la République tchèque, la Finlande, la France, le Ghana, la Hongrie, le Japon, la Moldavie, la Mongolie, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Corée du Sud, la Suède, l’Ukraine, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni et les États-Unis.
Mais la Chine et la Russie, les premiers constructeurs de réacteurs nucléaires dans le monde aujourd'hui, n'ont pas signé. Il s'agit d'un appel volontaire des pays, en aucun cas contraignant dans le cadre des négociations officielles de la COP28 sous l'égide de l'ONU. Leur objectif est de promouvoir proactivement les énergies alternatives aux fossiles, leur donnant des arguments pour espérer négocier la fin du pétrole, du charbon et du gaz dans un accord final à la COP28.

La Déclaration reconnaît le rôle clé de l’énergie nucléaire pour atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale d’ici 2050 et maintenir l’objectif de 1,5 degré à portée de main. Les éléments essentiels de la déclaration incluent la collaboration pour faire progresser l'objectif de tripler la capacité d'énergie nucléaire à l'échelle mondiale d'ici 2050 et l'invitation des bailleurs des institutions financières internationales à encourager l'inclusion de l'énergie nucléaire dans les politiques de prêt énergétique.
Tout récemment, Rafae Mariano Grossi, patron de l'Agence internationale d'énergie atomique (AIEA) a déclaré que le Maroc figure parmi les 13 prochains pays qui pourront produire de l'énergie nucléaire. La construction d'une centrale nucléaire marocaine est envisagée pour les prochaines années.
John Kerry en appui à la Déclaration
John Kerry, l’envoyé américain pour le climat, a défendu cette déclaration. « Nous ne prétendons à personne que cela constituera une alternative radicale à toutes les autres sources d'énergie », a-t-il déclaré.
« Mais nous le savons parce que la science et la réalité des faits et des preuves nous disent qu’il est impossible d’atteindre le zéro net en 2050 sans le nucléaire. Ce ne sont que des réalités scientifiques. Aucune politique impliquée là-dedans, aucune idéologie impliquée là-dedans », a asséné l’ancien chef du Département américain.
Le groupe de campagne 350.org de Bill McKibben était moins enthousiaste. Masayoshi Iyoda, responsable de la campagne japonaise au sein du groupe, a déclaré au Guardian : « Il n’y a pas de place pour une énergie nucléaire dangereuse pour accélérer la décarbonation nécessaire pour atteindre l’objectif climatique de Paris… ce n’est rien de plus qu’une dangereuse diversion ».
« La tentative de ‘renaissance nucléaire’ menée par les lobbyistes de l’industrie nucléaire depuis les années 2000 n’a jamais abouti : elle est tout simplement trop coûteuse, trop risquée, trop antidémocratique et prend trop de temps. Nous disposons déjà de solutions moins coûteuses, plus sûres, démocratiques et plus rapides à la crise climatique, et ce sont les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique », a-t-il ajouté.
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