Groupe Akdital: sursouscrite 29 fois, la levée de fonds connaît un succès « exceptionnel »

« Une opération remarquable à plus d’un titre et exceptionnelle en termes de performance ». C’est ainsi que commente Tarik Senhaji, directeur général de la Bourse de Casablanca la levée de fonds d’1 milliard de dirhams (MMDH) réalisée par le groupe Akdital. Si le responsable qualifie l’annonce des résultats de l’opération enclenchée en fin juin dernier d’une journée « historique  » pour son institution, c’est que la démarche du leader de la santé privée au Maroc pour augmenter son capital a dépassé toutes les attentes.

En effet, l’opération a été sursouscrite 29 fois par 16 623 souscripteurs, avec un taux de satisfaction de 3,44 %, selon les résultats partagés par la Bourse de Casablanca, à l’issue de la période de souscription clôturée le 9 juillet courant.

Un engouement auprès de toutes les catégories, au Maroc et ailleurs

Répartie en deux tranches, dont la première en mode d’allocation au prorata et la deuxième en itération au prorata avec un prix de souscription de 670 dirhams (DH), l’opération portant sur 1 492 537 actions a donc connu un franc succès.

L’engouement a été fort pour les deux tranches. Selon les mêmes résultats, les 1 194 029 actions de la première tranche, soit 80 % de l’ensemble des actions proposées, ont été sursouscrites 34,5 fois par 917 souscripteurs et un taux de service de 2,9 %. Le nombre des actions demandées a atteint 41 millions d'actions. Quant au type d’ordre II, les 298 508 actions disponibles ont été souscrites 7,16 fois par 15 700 investisseurs, principalement des particuliers. Le taux de satisfaction pour cette deuxième tranche a atteint près de 14 %, sur 2 millions d'actions demandées.

Parmi les différentes catégories de souscripteurs, l’engouement a été égal. Selon la même source, 61 % des demandes ont émané des institutionnels, 11 % des personnes morales et 28 % des personnes physiques. Au final, 51 % des actions ont été attribuées à 360 institutionnels, 9 % à 319 personnes morales, tandis que 40 % sont allées à 15 900 particuliers.

L’opération a par ailleurs attisé l’intérêt des investisseurs étrangers de 43 nationalités différentes. Ceux-ci ont constitué près de 7 % des institutionnels ayant acquis des actions. Pour les personnes morales et physiques, les étrangers ont représenté respectivement 0,4 % et 0,9 %. Les investisseurs ayant démontré le plus important intérêt sont ceux d’Irlande, des États-Unis d’Amérique, des Îles Caïmans, et des Émirats arabes unis.

Un succès fruit de « vision et d’engagement »

Commentant ces résultats, le directeur général de la Bourse de Casablanca a expliqué ce succès par la stratégie du groupe. La recette qui a conduit à cette réussite de la levée de fonds enclenchée 18 mois après l’IPO du groupe, ou la « plus grosse opération privée depuis 2008  », selon Senhaji, se résume à la vision à long terme du groupe, ainsi qu’au travail « de longue haleine  » mené au fil de plusieurs années.

Le groupe, a-t-il affirmé, dispose d’un « vision très claire pour le secteur de la santé et ses besoins, ce qui explique l’engouement populaire sur les services d’Akdital. Intimement, chacun d’entre nous que le secteur avait besoin de changement et de valeur ajoutée ». Cette valeur ajoutée, a-t-il insisté, est justement ce qu’offre le groupe spécialisé en santé aujourd’hui. Cela, « grâce à une expertise mise au service d’un marché porteur et à une passion confirmée par le sujet sur lequel il travaille ».

Ainsi, la Bourse a mobilisé ses investisseurs, systèmes et ses équipes, car « il s’agit d’un groupe qui a une vision ». Alors que le retour d’Akdital sur le marché financier témoigne de la « confiance qu’il place dans la Bourse de Casablanca  », le succès qu’a connu la levée de fonds témoigne à son tour de la confiance que placent les investisseurs dans le groupe et son management «  qui s’occupe avant tout de son projet de ses clients et de leur santé  ».

« Exemplarité »

Pour Younès Benjelloun, président de CFG Bank, qui a accompagné Akdital dans cette opération, loin de l’aspect financier, la réussite de cette opération a d’autres dimensions bien plus importantes. Il s’agit, selon lui, « d’un exemple concret d’une entreprise (..) que très peu de gens connaissaient il y a deux ans. Mais qui a accompli, depuis beaucoup bien longtemps, un travail dont le fruit est devenu visible aujourd’hui  ».

La réussite d’Akdital, en plus d’être la preuve de la pertinence de sa stratégie, est aussi la preuve, estime Benjelloun, du bon fonctionnement du marché financier national et de la pertinence du choix de recours à la Bourse comme moyen de se financer. « C’est l’exemple comment une entreprise qui met tout en place et se fait accompagner par des investisseurs institutionnels franchit plusieurs pas importants. Là, elle fait encore appel à la Bourse pour continuer à se développer et à atteindre ses ambitions, aussi bien celles d’entreprise et d’actionnaires que celles nationales », s’est-il félicité.

Toujours dans le thème d’exemplarité, Benejelloun va même à considérer qu’Akdital représente aujourd’hui « un exemple à suivre, à montrer, à dupliquer ». Le groupe offre selon lui une « référence » aussi bien pour les entreprises cotées, mais « surtout pour celles qui ne le sont toujours pas ». La pertinence du choix de financement via les augmentations de capitale est aujourd’hui démontrée par «  un exemple, preuve à l’appui avec des chiffres significatifs à peu près 2 MMDH, que la Bourse contribue et de manière significative si elle est sollicitée au financement de l’économie  ».

Dans ce sens, il a considéré dans ce sens que, sur les 20 dernières années, le groupe Akdital est «  l’exemple d’une entreprise utilisé le canal du marché financier de manière pleine et entière  ». L’exemplarité du groupe réside selon le responsable financier dans le fait que le groupe privé de santé a fait de ses recours à la Bourse un moyen d’accélérer son développement : « Après l’IPO avec une très grosse première augmentation de capital, le groupe accélère son développement, augmente ses ambitions et décide d’aller plus loin. Là, il se dit : je refais appel au marché pour m’accompagner car ce que j’ai réalisé en tant qu’Akdital depuis ma cotation a rassuré toute la sphère financière et la sphère des investisseurs ».

Accélérer la cadence de développement

Après une première augmentation de 1,2 MMDH du capital en 2022, puis une récente levée de fonds « plus que réussie », le groupe Akdital est « plus que jamais déterminé à atteindre ses objectifs et à agrandir davantage ses ambitions ». Pour cela, un plan d’action détaillé étant déjà en place, le groupe envisage d’« accélérer la cadence », en enchaînant notamment les ouvertures de nouveaux établissements.

Déjà, depuis son IPO il y a un peu plus d’un an et demi, Akdital s’est inscrit dans un rythme d’expansion d’une ouverture tous les deux mois en moyenne. « Avant l’introduction en Bourse, nous étions à 16 établissements. En 18 mois, nous avons ouvert 9 nouvelles tructures pour atteindre 25 établissements. Cela, en 5 ans d’existence  », s’est réjoui Rochdi Talib, président-directeur général d’Akdital. Ce rythme de croissance, s’inscrivant naturellement dans la vision initiale du groupe, visait aussi et surtout à « gagner la confiance de la population et des institutionnels et à confirmer la crédibilité du groupe auprès aussi bien la population que les investisseurs  », a-t-il encore fait savoir.

Avec l’achèvement de la récente levée de fonds, le rythme sera encore plus accéléré, avec la promesse d’« une ouverture par mois », dès septembre prochain, afin d’atteindre 39 établissements dans 24 villes, d’ici juillet 2025. A compter de décembre 2024, le groupe devrait être présent sur 19 villes à travers un réseau de 33 hôpitaux privés. « Nous sommes maintenant installés dans 13 villes, avec 2 828 lits. À partir de septembre, nous ouvrirons des établissements à Errachidia et Taroudant, puis à Benguerir en octobre. En novembre, ce sera Kenitra et Meknès. Et à compter de Janvier, nous enchaînerons d’autres ouvertures à Rabat, Oujda, Nador, Guelmim et Inzegane ».

Une nuance importante est à faire dans ce cadre, les établissements en question sont déjà en cours de construction ou de finition. « Il s’agit de projet pre-money, lancés avant la levée de fonds », précise Talib, laissant entendre que d’autres surprises seraient encore en préparation, et à travers lesquelles le groupe pourrait à nouveau dépasser toutes les attentes. « La cadence ne cesse d’augmenter de notre développement, et le Maroc a besoin de ce genre d’établissements. Avec cette levée de fonds, nous comptons atteindre 51 établissements, avec 5 500 lits, dans 31 villes », conclut le dirigeant du groupe de santé.

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