
Espace «Black Beauty», la météorite découverte au Maroc prouve que Mars avait de l’eau en surface
Dans une étude menée par l’IPGP, le CNRS et Université de Paris, et publiée le 30 octobre dernier dans Science Advances, une équipe scientifique internationale a montré qu’il y a 4,4 milliards d’années, la jeune atmosphère martienne était suffisamment chaude pour maintenir de l’eau à l’état liquide.
Des scientifiques de l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP) de l’Université de Paris ont analysé la météorite « NWA 7533 », également appelée « Black Beauty », qui fait partie des roches martiennes éjectées lors d’un impact. Elle a été découverte dans le désert occidental du Sahara près de Bir Anzarane au Maroc.
Pour la petite histoire, « Northwest Africa 7533 », alias « NWA 7533 » qui pèse 320 grammes, a été découverte par le chasseur de météorites Luc Labenne chez qui on peut se procurer à des prix dérisoires des fragments de météorites martiennes et lunaires sur son site Météorites et Bijoux, rappelle Futura Sciences. Depuis c'est une dizaine d'échantillons qui a été retrouvée et appariée à la même chute.
Son analyse a révélé que l’oxydation de la croûte de Mars liée aux nombreux impacts que subissait la planète aurait pu induire, par effet de serre, un réchauffement de l’atmosphère malgré un Soleil plus faible qu’aujourd’hui.
Les scientifiques ont ainsi trouvé des indices sur la façon dont Mars a pu maintenir de l'eau liquide à sa surface pendant cette période.
« Les observations des missions spatiales ont montré que de l'eau liquide sous forme de rivières, de canaux et de deltas était présente sur Mars il y a environ 4 milliards d'années. Cependant, la présence d'eau liquide était un mystère car à cette époque, notre Soleil produisait 30 % moins d'énergie qu'aujourd'hui. Cela implique que la température sur Mars aurait été trop basse pour que l'eau existe à l'état liquide », a déclaré à RFI Fréderic Moynier, qui dirige le département de cosmochimie de l'IPGP.
En effectuant une analyse chimique et isotopique de l'échantillon de météorite, Moynier et son équipe ont constaté que la croûte martienne était oxydée lors de sa fusion par des impacts en présence d'eau.
« L'analyse a montré que l'oxydation de la croûte martienne par l'eau a conduit à la libération de dihydrogène, un gaz à effet de serre, dans l'atmosphère martienne. Une combinaison d'une grande quantité de dihydrogène et d'une atmosphère avec du CO2 a provoqué le réchauffement du Martien, lui permettant ainsi de maintenir l'eau liquide », a-t-il déclaré.
Parmi les centaines de météorites martiennes découvertes à ce jour, la « Black Beauty » se distingue par sa composition chimique et son âge très avancé. Il porte la signature des roches de l'hémisphère sud de Mars et contient les fragments les plus anciens de la croûte martienne connue.
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