Artisanat: focus sur les chiffres d’un secteur en pleine transformation
L’ouverture ce mercredi du Salon national de l’artisanat a été l’occasion pour revenir sur l’état des lieux du secteur, qui connait d’importantes mutations. Voici, en chiffres, où en est le développement de l’artisanat au Maroc

La huitième édition du Salon national de l’artisanat, inaugurée ce 28 février, a été l’occasion de passer en revue les principales réalisations de ce secteur qui connaît depuis la fin de la pandémie une dynamique impressionnante. C’est dans ce cadre que le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch a mis en avant, lors de son allocution d’ouverture, la place qu’occupent les activités artisanales dans l’économie marocaine.
Selon le chef de l’Exécutif, le secteur de l’Artisanat est perçu aujourd’hui comme « un pilier du développement global et durable de notre pays, générant de la valeur ajoutée à la fois économique et sociale ». Ces activités, basées sur un savoir-faire ancestral unique au Maroc, représentent, selon les données du ministère de tutelle, reprises par Akhannouch, plus de 7 % du PIB, générant un chiffre d’affaires de 76,4 milliards de dirhams (MMDH) et près de 40 MMDH en valeur ajoutée. De plus, les ventes, tant à l’intérieur qu’à l’export, des produits artisanaux, rapportent au pays environ 10 % de ses entrées touristiques en devises. Les exportations ont franchi pour la première fois la barre du 1 MMDH en 2022-2023, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2021.
L’artisanat est également un secteur générateur d’emplois par excellence. Avec 1,14 millions d’emplois directs existant actuellement, le secteur emploie environ 20 % de la population active. Cela dote les activités artisanales d’une « importante dimension sociale », d’autant plus que ces emplois concernent aussi bien le milieu urbain que rural.
Une dynamique positive sur fond de réforme
Dès la fin de la pandémie, les autorités marocaines ont fait de la revitalisation du secteur de l’Artisanat, fortement impacté par la crise, une priorité. Alors que le tourisme reprenait après des mois de suspension, les activités artisanales ont aussi repris un nouveau souffle. Cependant, une simple reprise ne serait pas suffisante, comme l’a noté Akhannouch, soulignant les efforts de réforme enclenchés par son gouvernement.
« Depuis son investiture, ce gouvernement s’est attelé à poser les bases nécessaires pour une transformation durable du secteur, reposant sur deux axes stratégiques importants : la structuration du secteur et l'amélioration de la compétitivité des industries traditionnelles », a-t-il affirmé. Dans ce cadre, les trois dernières années ont connu d’importantes réalisations, dont notamment la mise en place du registre national de l’artisan (RNA), qui vise à mettre en place une base de données sur les artisans pour une meilleure efficacité des programmes de développement économique et social en faveur du secteur. A ce jour, le nombre des inscrits au RNA a atteint 389 000 artisans.
Sur le volet de la compétitivité, ces dernières années ont aussi été marquées par la création du label « Morocco Handmade », qui se veut une garantie de qualité, renforçant ainsi l’attractivité des produits artisanaux marocains et de l’origine Maroc. Le label tient en compte plusieurs critères, dont l’authenticité des matériaux, le respect des normes de qualité, mais aussi de protection de l’environnement et de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Selon Akhannouch, le nombre des marques nationales certifiées « Morocco Handmade » est de 69.
Un autre volet de la transformation de l’artisanat marocain et le renforcement de la formation initiale et continue, afin de garantir la transmission du savoir-faire ancestral derrière les productions artisanales, mais aussi assurer l’évolution du secteur et l’innovation. Cela s’est traduit par une augmentation de plus de 50 % du nombre des inscrits aux différents établissements de formation relevant du département de l’Artisanat.
Enfin, dans le cadre du chantier de la généralisation de la protection sociale, les acteurs du secteur ont été parmi les premières catégories de professionnels à intégrer le régime de l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Avec 641 000 adhérents à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), ce chantier permettra d’« améliorer les conditions les conditions sociales et sanitaires de ces professionnels », a indiqué Akhannouch.
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