S'abonner
Se connecter
logo du site ledesk
Datadesk
Comprendre l’actualité par les données

Connectez-vous

Mot de passe oublié ?

Abonnez-vous !

Découvrez l'offre de lancement du Desk

60 DH
1 mois
Découvrir les offres
23.02.2016 à 17 H 58 • Mis à jour le 23.02.2016 à 18 H 03

Droits de l’Homme : le plaidoyer chiffré d’Amnesty International

Amnesty International publie le 24 février son rapport annuel 2015/16. « Vos droits sont en danger », alerte Amnesty International face aux attaques contre les libertés dans le monde entier. Son plaidoyer en chiffres.



« De nombreux États ont violé de manière éhontée le droit international et sont en train de porter délibérément des coups aux institutions créées pour protéger les droits humains », estime l'ONG internationale Amnesty International. Salil Shetty, à la tête du mouvement mondial de défense des droits humains, lance un cri d'alarme : « Ce sont nos seulement nos droits qui sont menacés, mais aussi les lois et le système qui les protègent. »


Dans un contexte où la défense des intérêts nationaux à court terme et l'imposition de mesures sécuritaires draconiennes donnent lieu à un assaut massif contre les libertés et les droits fondamentaux, la protection internationale des droits humains est en péril, s'est alarmée Amnesty International lors du lancement de son bilan annuel de la situation des droits humains dans le monde. « Vos droits sont en danger : ils sont traités avec un mépris total par un grand nombre d'États, dans le monde entier », a déclaré Salil Shetty, le secrétaire général d'Amnesty International.



« Des millions de personnes subissent d'immenses souffrances aux mains des États et des groupes armés, tandis que, dans une démarche sans vergogne, des gouvernements veulent faire passer la protection des droits humains pour une menace contre la sécurité, la loi et l'ordre, ou les “valeurs” nationales ».

Les droits humains menacés dans le monde entier

Amnesty International s'inquiète publiquement d'un mouvement insidieux et rampant qui met en péril les droits humains : des gouvernements s'en prennent délibérément aux institutions qui ont été créées pour contribuer à la protection des droits fondamentaux, refusent de leur allouer des fonds suffisants, ou encore choisissent de n’en faire aucun cas. « Ce sont non seulement nos droits qui sont menacés, mais aussi les lois et le système qui les protègent, a déclaré Salil Shetty. Plus de 70 années de travail acharné et de progrès humains sont en danger. »


Les organes de défense des droits humains des Nations unies, la Cour pénale internationale et des mécanismes régionaux tels que le Conseil de l'Europe et le système interaméricain des droits humains sont fragilisés par des gouvernements qui cherchent à échapper au suivi de la situation dans leur pays. Amnesty International appelle les gouvernements à soutenir politiquement et à financer pleinement les systèmes créés pour garantir le respect du droit international et la protection des droits des personnes.

Les droits menacés au niveau national

De nombreux gouvernements ont violé effrontément le droit international dans leur pays au cours de l'année 2015, a établi Amnesty International : plus de 122 États ont pratiqué la torture ou d'autres mauvais traitements, et 30 au moins ont forcé illégalement des réfugiés à retourner dans un pays où ils étaient en danger. Dans 19 pays au moins, des crimes de guerre et d'autres violations des « lois de la guerre » ont été commis par le gouvernement ou par des groupes armés. Amnesty International s'inquiète également de la tendance croissante et inquiétante d'un certain nombre de gouvernements à prendre pour cible et attaquer les militants, les avocats et les autres personnes engagées pour la défense des droits humains. « Au lieu de reconnaître le rôle essentiel que ces personnes jouent dans la société, de nombreux gouvernements ont entrepris délibérément d'étouffer toute voix critique dans leur pays, a déclaré Salil Shetty. Ils ont enfreint leur propre législation dans leurs opérations de répression contre la société civile. » Cette attitude, indique Amnesty International, est en partie le fait de la réaction de plusieurs gouvernements aux menaces croissantes en matière de sécurité apparues en 2015.


« De nombreux gouvernements se sont fourvoyés dans leur réponse aux menaces sécuritaires pesant sur les nations, a déclaré Sali Shetty : ils ont étouffé la société civile, s'en sont pris au droit au respect de la vie privée et au droit à liberté d'expression, et ont cherché carrément à rendre les droits humains indésirables – en les présentant comme contraires à la sécurité nationale, à l'ordre public et aux “valeurs nationales”. Certains ont même ainsi bafoué leur propre législation. » Les Nations unies à bout de souffle Les Nations unies et leurs différents organes de protection des droits humains et des réfugiés ont gravement souffert en 2015 de l'hostilité et de la négligence de gouvernements récalcitrants.


« Créée pour “préserver les générations futures du fléau de la guerre” et “proclamer à nouveau [la] foi dans les droits fondamentaux de l'homme”, l'organisation est confrontée à d'énormes défis qui la rendent plus vulnérable que jamais », a déclaré Salil Shetty. De nombreux États ont volontairement entravé l'action des Nations unies visant à prévenir les atrocités de masse ou à amener les responsables de tels agissements à rendre compte de leurs actes, et ont rejeté ses recommandations en faveur de l'amélioration de la situation des droits humains au niveau national – ou bien n'ont tenu aucun compte de ces recommandations. Le conflit syrien est un terrible exemple des conséquences humaines catastrophiques de l'incapacité du système des Nations unies à s'acquitter de son rôle déterminant pour le respect des droits fondamentaux et du droit international, et à garantir l'obligation de rendre des comptes à cet égard. Le prochain secrétaire général des Nations unies, qui sera élu à la fin de l'année et prendra ses fonctions en janvier 2017, héritera d'une organisation qui a accompli beaucoup de choses mais a désespérément besoin d'un nouvel élan, déclare Amnesty International.


L'organisation de défense des droits humains appelle les États membres et le Conseil de sécurité de l'ONU à faire preuve d'une réflexion courageuse pour avancer dans le sens des réformes, en commençant par la manière dont ils choisiront le prochain secrétaire général. « Les États membres ont une chance historique cette année de donner un nouveau souffle aux Nations unies, a déclaré Salil Shetty : ils doivent apporter leur soutien à une candidature forte pour le poste de secrétaire général, celle d'une personne qui saura apporter l'engagement, la force d'âme et la vision nécessaires pour faire reculer tout État membre tenté de remettre en cause les droits humains sur son territoire et à l'échelle internationale. » Pour cela, il faudra veiller à ce que le processus électoral soit équitable et transparent et à ce que les positions des candidats sur les principaux défis en matière de droits humains auxquels l'ONU est confrontée soient connues et comprises.


« Le monde est aujourd'hui confronté à de nombreux défis créés ou entretenus par des gouvernements qui placent les intérêts politiques avant la vie des gens, a déclaré Salil Shetty. Des millions de réfugiés sont plongés dans la souffrance alors que les conflits prolifèrent et que des groupes armés s'en prennent délibérément aux civils et commettent d'autres graves violations des droits humains. « Les dirigeants mondiaux ont le pouvoir d'empêcher que ces crises ne s'aggravent davantage et n'échappent alors à tout contrôle. Les États doivent cesser leurs attaques contre nos droits et renforcer les défenses que le monde a mises en place pour les protéger. Les droits humains ne sont pas un accessoire. Ils sont indispensables, et jamais les enjeux pour l'humanité n'ont été aussi forts. »


Lire :  le rapport Maroc d'Amnesty International


Editing Le Desk

©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.