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28.05.2025 à 15 H 43 • Mis à jour le 28.05.2025 à 16 H 15

Le Maroc gagne en visibilité dans le classement mondial des écosystèmes startups

Le Maroc conserve sa place de troisième puissance régionale en Afrique du Nord en matière de startups, derrière l’Égypte et la Tunisie, mais affiche désormais le rythme de croissance le plus soutenu de la zone, selon le Global Startup Ecosystem Index 2025 publié par StartupBlink



Dans la dernière édition du Global Startup Ecosystem Index 2025, publié par StartupBlink, plateforme internationale de recherche sur l'économie de l'innovation, le Maroc enregistre une progression notable, grimpant de 4 places pour se hisser au 88e rang mondial. Ce bond s’explique par une dynamique de croissance de l’écosystème évaluée à plus de 23 %, la plus forte enregistrée cette année en Afrique du Nord.


StartupBlink, qui évalue plus de 1 400 villes et 118 pays, fonde son classement sur une méthodologie combinant quantité d’activité, qualité de l’écosystème (réussites, innovation, reconnaissance internationale) et environnement des affaires. Dans ce cadre, le Maroc améliore ses indicateurs, même s’il reste en dehors du top 50 global.


Cette percée relative s’inscrit dans un contexte continental où l’Afrique du Nord affiche un taux de croissance moyen de 24,9 %, avec le Maroc comme locomotive régionale, consolidant ainsi son rôle de hub en matière d’innovation et de création d’entreprises technologiques.


À titre de comparaison, l’Égypte (65e) affiche une progression de 5,4 % et la Tunisie (82e) de 15,3 %, tandis qu’aucun pays de la région n’approche les 30 % de croissance annuelle atteints par certains marchés émergents d’Afrique subsaharienne comme le Kenya (58e, +33,5 %) ou le Nigeria (66e, +5,4 %).


La dynamique marocaine est d’autant plus significative qu’elle intervient dans un paysage mondial dominé par les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël, toujours en tête du classement, et où plusieurs pays européens et asiatiques affichent des croissances bien supérieures à la moyenne. Dans cet environnement compétitif, le Maroc tire son épingle du jeu en renforçant la structuration de son tissu entrepreneurial, avec une multiplication des incubateurs à vocation technologiques (Casablanca, Rabat, Tanger…), l’émergence de programmes publics de soutien à l’innovation (technoparks étendus aux villes moyennes) et une attention accrue aux startups portée par les pouvoirs publics (Stratégie Maroc Digital 2030), les investisseurs et les institutions internationales.


Casablanca, Rabat et Agadir dans le top 1 000 mondial

Trois villes marocaines figurent désormais parmi les 1 000 premières au niveau mondial. Casablanca, de loin la plus performante, poursuit son ascension spectaculaire en gravissant 42 rangs, pour atteindre la 317ᵉ place. Sa progression, estimée à plus de 40 % sur un an, est la plus forte du pays, mais également de toute l’Afrique du Nord, la rapprochant du cercle très fermé des 300 premiers écosystèmes mondiaux.


Rabat maintient également une dynamique positive, progressant de 7 places pour se positionner au 811ᵉ rang grâce à un taux de croissance supérieur à 20 %. Toutefois, cette montée contraste avec la tendance observée à Agadir qui, en recul, pourrait sortir du classement mondial si la tendance négative se poursuit.


Cette performance globale s’appuie sur un écosystème fortement centralisé autour de la capitale économique, dont le score global est plus de 6,5 fois supérieur à celui de Rabat, classée en deuxième position à l’échelle nationale.


Grâce à une base économique stable, des coûts abordables et une jeunesse connectée et tournée vers la technologie, l’écosystème marocain des startups  s’impose progressivement comme un pôle d’innovation dans la région. Des réussites comme DabaDoc, Moteur.ma, WaystoCap ou encore Terraa, qui a levé 1,5 million de dollars (M $) en amorçage en 2023, témoignent de cette dynamique. En 2022, la plateforme B2B Chari avait déjà atteint une valorisation de 100 M $, marquant un tournant dans le paysage entrepreneurial tech marocain.


Le pays accueille désormais Gitex Africa, le plus grand événement tech de la région, et voit émerger une génération de pousses hautement qualifiées, collaborant avec des clients internationaux. Cet élan est soutenu par des politiques publiques favorables, telles que les exonérations fiscales, le programme Maroc PME, les programmes Tamwilcom etc. pour soutenir les startups locales, comme CGEM for Tech Founders.


Les infrastructures d’appui se renforcent également avec des fonds comme UM6P Ventures, ou le fonds Innov Invest, soutenu par la Banque mondiale et l’Union européenne. Impact Lab, à Casablanca, joue quant à lui un rôle clé pour les startups à vocation sociale et environnementale.


Cependant, des contraintes persistent : accès limité au financement et à l’éducation, inégalités de genre et législation encore peu adaptée. Lever ces obstacles reste essentiel pour libérer pleinement le potentiel entrepreneurial tech du Maroc.


En quête d’une première licorne

Malgré une nette amélioration, le rapport de StartupBlink ne mentionne encore aucun écosystème urbain marocain dans le top 1000 des villes classées mondialement, soulignant ainsi un déficit de visibilité à l’échelle locale. Cela traduit la nécessité pour les villes marocaines de renforcer leur attractivité, notamment via une meilleure mise en réseau des acteurs, une promotion internationale plus active et une amélioration des infrastructures de soutien (incubateurs, accélérateurs, fonds d’amorçage).


La capacité du Maroc à transformer cet élan en résultats tangibles – en émergence de licornes, d’investissements significatifs ou de startups à rayonnement international – sera déterminante pour son ambition de rejoindre à terme le cercle des écosystèmes de rang intermédiaire, voire supérieur.

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