Rumeurs
Le Chef de gouvernement s’entretient avec Wali de Bank Al-Maghrib, le 22 février 2023 à Rabat. Crédit: MAP
Pressions de l’Exécutif sur Bank Al-Maghrib, le vrai du faux
Abdellatif Jouahri est-il passé en force pour relever le taux directeur à 3% et ce contre l’avis de Aziz Akhannouch sur les causes de l’inflation ? L’Exécutif a-t-il tenté de s’immiscer dans les prérogatives statutaires de Bank Al-Maghrib, priorisant ses objectifs de croissance et d’emplois ? En réalité, ce n’est pas tant l’indépendance de la banque centrale qui est en débat
À l'origine
La presse s’est largement fait l’écho de supposées pressions exercées par le gouvernement sur la banque centrale dans une tentative d’immixtion dans ses prérogatives. En toile de fond, la décision prise le 21 mars par Bank Al-Maghrib de relever pour la troisième fois consécutive le taux directeur de 50 points de base à 3%.
Une mesure explique la banque centrale qui « vise à prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues et renforcer davantage l’ancrage des anticipations d’inflation en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix ».
« Après avoir atteint 6,6% en 2022, son plus haut niveau depuis 1992, l’inflation devrait rester à des niveaux élevés à moyen terme. Elle ressortirait en 2023 à 5,5% en moyenne et sa composante sous-jacente se situerait à 6,2%, soit une révision à la hausse de 2 points de pourcentage par rapport à la prévision de décembre dernier et ce, en raison essentiellement de la flambée des prix de certains produits alimentaires qui y sont inclus », indiquait Bank Al-Maghrib dans un communiqué publié à l’issue de sa première réunion trimestrielle au titre de 2023.
Les derniers chiffres de cette inflation galopante ont d’ailleurs tout juste été exposés par le Haut-commissariat au plan (HCP). Ils rendent compte de son ampleur et de son caractère inédit depuis des décennies : l'indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré, en glissement annuel, une hausse de 10,1% au cours du mois de février 2023.
Une évolution due à la hausse de l'indice des produits alimentaires de 20,1% et de celui des produits non alimentaires de 3,6%.
En remontant les taux, Abdellatif Jouahri, wali-gouverneur de Bank Al-Maghrib fait le choix de « survie économique » en limitant les effets de l’inflation. Sauf qu’en agissant ainsi, l’investissement n’est pas favorisé tant il fait augmenter la valeur de l’argent et donc la possibilité de l’investir à rendement garanti. Jouahri fait donc courir le risque d’une récession en grippant la machine économique. Un choix cornélien qui viendrait surtout enrayer les objectifs tracés par la politique générale menée par l’Exécutif de Aziz Akhannouch, celle de retrouver le chemin d’une croissance soutenue avec un objectif à 4% par an sur un horizon de trois ans et la création de plus d’un million d’emploi au terme des cinq ans de son mandat.
L’antagonisme de vues entre la banque centrale et le gouvernement trouverait son fondement dans l’analyse contradictoire des causes inflationnistes : l’Exécutif estimerait que l’envolée des prix serait de nature essentiellement exogène et militerait pour un retour à une situation antérieure, soit un taux directeur à 1,5%, cadre idéal pour rendre opérationnel sa Charte de l’Investissement.
Une mesure explique la banque centrale qui « vise à prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues et renforcer davantage l’ancrage des anticipations d’inflation en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix ».
« Après avoir atteint 6,6% en 2022, son plus haut niveau depuis 1992, l’inflation devrait rester à des niveaux élevés à moyen terme. Elle ressortirait en 2023 à 5,5% en moyenne et sa composante sous-jacente se situerait à 6,2%, soit une révision à la hausse de 2 points de pourcentage par rapport à la prévision de décembre dernier et ce, en raison essentiellement de la flambée des prix de certains produits alimentaires qui y sont inclus », indiquait Bank Al-Maghrib dans un communiqué publié à l’issue de sa première réunion trimestrielle au titre de 2023.
Les derniers chiffres de cette inflation galopante ont d’ailleurs tout juste été exposés par le Haut-commissariat au plan (HCP). Ils rendent compte de son ampleur et de son caractère inédit depuis des décennies : l'indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré, en glissement annuel, une hausse de 10,1% au cours du mois de février 2023.
Une évolution due à la hausse de l'indice des produits alimentaires de 20,1% et de celui des produits non alimentaires de 3,6%.
En remontant les taux, Abdellatif Jouahri, wali-gouverneur de Bank Al-Maghrib fait le choix de « survie économique » en limitant les effets de l’inflation. Sauf qu’en agissant ainsi, l’investissement n’est pas favorisé tant il fait augmenter la valeur de l’argent et donc la possibilité de l’investir à rendement garanti. Jouahri fait donc courir le risque d’une récession en grippant la machine économique. Un choix cornélien qui viendrait surtout enrayer les objectifs tracés par la politique générale menée par l’Exécutif de Aziz Akhannouch, celle de retrouver le chemin d’une croissance soutenue avec un objectif à 4% par an sur un horizon de trois ans et la création de plus d’un million d’emploi au terme des cinq ans de son mandat.
L’antagonisme de vues entre la banque centrale et le gouvernement trouverait son fondement dans l’analyse contradictoire des causes inflationnistes : l’Exécutif estimerait que l’envolée des prix serait de nature essentiellement exogène et militerait pour un retour à une situation antérieure, soit un taux directeur à 1,5%, cadre idéal pour rendre opérationnel sa Charte de l’Investissement.
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