
n°133.Egypte : Comment al-Sissi bataille pour le contrôle du discours religieux
Le pape François arrive en terrain miné. Débarquant en Égypte ce vendredi 28 avril pour relancer le dialogue islamo-chrétien à l’échelle internationale, le chef de l’Église catholique rencontrera pour ce faire deux alliés devenus rivaux. Après un accueil solennel par le président Sissi, le Saint-Père prononcera ce vendredi après-midi un discours très attendu aux côtés du cheikh Ahmed el-Tayeb, grand imam d’al-Azhar, la plus importante institution de l’islam dans le monde. Une visite très encadrée qui intervient alors que l’hostilité du régime du président al-Sissi envers al-Azhar ne fait que croître depuis plusieurs semaines. L’arrivée du pape n’y change rien : la question du dialogue islamo-chrétien a été supplantée par les accusations et les critiques à l’encontre d’al-Azhar.
Al-Azhar, la plus grande autorité spirituelle de l’islam au monde, est désormais la cible du régime égyptien. Depuis le double attentat, revendiqué par l’État islamique, contre des églises coptes le dimanche 9 avril, jour de la fête des Rameaux, la presse proche du pouvoir accuse ouvertement l’institution millénaire de favoriser la propagation du terrorisme en refusant de répondre à l’invitation à réformer le discours religieux lancée par le président Abdel Fattah al-Sissi. Le plus ardent défenseur du régime, le présentateur Ahmed Moussa, estime, sur la chaîne Sada El-Balad, qu’« al-Azhar a échoué dans la lutte contre le terrorisme et sur le discours religieux ». « Le sang des coptes se répand sur le cou d’al-Azhar », surenchérit la célèbre écrivaine Fatima Naout, lors d’une interview accordée à la chaîne Ten.

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