n°319.L’«Aquarius» révèle les contradictions de la politique espagnole

Les images ont fait le tour du monde : l’Aquarius entrant dans le port de Valence après plusieurs jours d’errance en mer, et l’Espagne sauvant l’honneur de l’Europe. Mais derrière l’émotion de ces derniers jours, le pays est loin d’être exemplaire dans l’accueil des migrants. Environ 1 300 personnes sont arrivées le week-end dernier sur les côtes espagnoles, mais sans obtenir les mêmes conditions d'accueil que le bateau de SOS Méditerranée.

L’an dernier, le nombre de demandes d’asile déposées en Espagne a atteint des niveaux historiques. Selon l’office européen des statistiques Eurostat, 31 120 personnes ont déposé une demande d’asile en 2017 en Espagne, le chiffre le plus élevé jamais observé en un an sur le territoire. De fait, ce chiffre se rapproche de la somme de toutes les demandes enregistrées entre 2007 et 2014 (34 411).

Selon les chiffres de l’ONG Cear (Commission espagnole pour l'aide aux réfugiés), l'Espagne se classait, en 2017, troisième de l'Union européenne en termes d'arrivées de migrants sur ses côtes (22 414 migrants), après la Grèce (35 052) et loin derrière l'Italie (119 369). Elle concentre aujourd’hui 4,4 % des demandes d’asile déposées dans l’UE (contre une proportion de 1 % en 2016).