Affaire Aït El Jid: le PJD se mobilise en soutien à Abdelali Hamieddine
Dans le sillage de la condamnation d'Abdelali Hamieddine, éminent membre du Parti de la justice et du développement (PJD) et professeur de droit public à l'Université Mohammed V de Rabat, le parti a émis un communiqué officiel faisant suite à une réunion exceptionnelle de son bureau politique qui a eu lieu dans la soirée du mercredi 12 juillet.
Cette réunion est intervenue après le verdict rendu par la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Fès, condamnant Hamieddine à une peine privative de liberté de 3 ans et à une amende de 20 000 dirhams, dans le cadre de l'affaire remontant à 1993 concernant l'homicide de l'activiste de gauche Aït El Jid Ben Aïssa.
Le communiqué affirme « le respect total et intégral du parti pour l'indépendance de la justice et pour les verdicts judiciaires », tout en exprimant plusieurs préoccupations. Le parti regrette ainsi que ce dossier, rouvert trente ans après les faits suite à une plainte de nature politique, « ait été jugé alors qu'il avait déjà fait l'objet d'un verdict définitif ».
Le PJD confirme par ailleurs « son soutien total et sa solidarité indéfectible » avec Abdelali Hamieddine, saluant le « professionnalisme » de son équipe de défense et ses plaidoiries, et rend hommage à tous les activistes et voix de la société civile qui ont exprimé leur soutien lors du procès.
Le parti dirigé par Abdellilah Benkirane exprime en outre l'espoir que ce verdict soit révisé en appel, afin de rendre justice à Hamieddine et de confirmer « l'illégitimité » de sa poursuite judiciaire, pointant du doigt une éventuelle « double peine pour les mêmes faits, ce qui irait à l'encontre des principes constitutionnels et de la sécurité judiciaire ».
Le PJD affirme, in fine, qu'il continuera à suivre de près le processus d'appel, tout en soutenant fermement Hamieddine, et invite tous les militants du parti à rester résilients et à continuer leur lutte pour la réforme, toujours dans le respect des constantes nationales qui unissent le peuple marocain.
Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, a par ailleurs précédemment émis une directive enjoignant tous les membres et responsables du parti de s'abstenir de toute déclaration ou commentaire au sujet du verdict, en attendant l'appel annoncé par Hamieddine.
Pour se replonger dans le contexte de cette affaire, il convient de remonter à l'année 1993, époque à laquelle Aït El Jid Ben Aïssa, membre du courant étudiant de gauche, fut tué lors de violentes altercations survenues à l'Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès, entre les courants islamistes et gauchistes. À l'époque, la justice avait disculpé Hamieddine, mais la famille d'Aït El Jid a déposé une nouvelle plainte en 2017.
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