Bassin du Sebou : une pollution alarmante des sédiments révélée par une étude

Barrage Bouhouda, au bassin de Sebou. Crédit : Agence du bassin hydraulique de Sebou (ABHS)

Une étude publiée ce 14 mai dans la revue Scientific Reports (Nature) met en lumière la pollution par les métaux lourds dans les sédiments du bassin du Sebou, une région agricole majeure du pays. Menée par une équipe de chercheurs marocains, cette analyse géospatiale révèle des niveaux alarmants de contamination, principalement attribués aux activités agricoles intensives et aux rejets industriels.

Les chercheurs ont prélevé vingt échantillons de sédiments dans la région de Sidi Allal Tazi, située dans le bassin du Sebou. Les analyses ont montré une variabilité spatiale significative des concentrations en métaux lourds, avec des niveaux particulièrement élevés de cadmium (Cd) et d'arsenic (As). Les indices de pollution, tels que l'indice géo-accumulation (I_geo) et l'indice de charge de pollution (PLI), ont révélé que 75 % des sites étudiés présentent une pollution très élevée. De plus, le facteur de contamination (CF) a classé 90 % des échantillons de Cd et 100 % des échantillons d'As comme présentant une contamination très élevée.

Les indices de risque écologique ont indiqué des menaces significatives pour l'environnement, le cadmium contribuant à un indice de risque (RI) dépassant 600 dans de nombreuses zones, ce qui correspond à un risque très élevé. Ces résultats soulignent l'urgence de mettre en place des stratégies d'atténuation ciblées et des pratiques agricoles durables pour protéger les écosystèmes aquatiques et la santé humaine.

L'étude a utilisé une approche intégrée combinant des analyses statistiques multivariées, telles que l'analyse en composantes principales (ACP) et l'analyse hiérarchique par regroupement (HCA), avec des systèmes d'information géographique (SIG) pour cartographier la distribution spatiale de la contamination. Cette méthodologie a permis d'identifier les principales sources de pollution, notamment les activités anthropiques telles que l'agriculture intensive et les rejets industriels, et de localiser les zones les plus vulnérables.

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