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29.12.2021 à 11 H 49 • Mis à jour le 29.12.2021 à 11 H 49 • Temps de lecture : 4 minutes
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Polémique

La famille Ben Barka réagit à la médiatisation de la thèse de Jan Koura

Dans un communiqué diffusé ce mercredi, la famille de Mehdi Ben Barka réagit à la médiatisation récente de la thèse de Jan Koura, affirmant que l'opposant de Hassan II aurait été rémunéré pour sa collaboration par les services secrets tchécoslovaques. La famille se dit « profondément choquée  et indignée par ces « pseudo-révélations » fabriquées volontairement à charge, sans aucun recul ni analyse des situations, du contexte historique et politique »


Signé par Bachir Ben Barka, fils de l'ancien leader socialiste, le communiqué précise « qu'à partir de documents déclassifiés de la StB, Jan Koura prétend, sans aucun recul ni regard critique, que Mehdi Ben Barka aurait entretenu d’étroites relations avec la StB et aurait été rémunéré pour ses services. Il perd de vue qu’il s’agit de « matériel brut », produit par un service de renseignement, peut-être expurgé ou incomplet, en tout cas sujet à caution », peut-on lire.


On ajoute que « l’article de l’Observer s’inscrit dans la même logique, sans aucune enquête complémentaire. Il ne tient pratiquement pas compte des remarques que j’ai formulées quand le journaliste m’a sollicité au sujet de l’article de Jan Koura ».


« En l’absence donc de preuves matérielles, faudrait-il croire sur parole les auteurs de ces articles lorsqu’ils avancent des affirmations aussi ridicules concernant le leader du mouvement afro- asiatique, le militant progressiste au passé incontestable ? A les croire, Mehdi Ben Barka serait devenu un agent des services secrets tchécoslovaques, manipulé par un deuxième secrétaire d’ambassade à Paris », s'interroge Bachir Ben Barka.


« Concernant la rencontre (probablement fortuite) à Paris en 1960 de Mehdi Ben Barka avec l’agent tchèque (nom de code MOTL), elle a certainement intéressé les dirigeants tchécoslovaques. Ils connaissaient la position importante qu’avait déjà acquis Mehdi Ben Barka dans le tiers-monde. Ils ont vu là une opportunité d’avoir des analyses pertinentes sur la situation internationale et ont demandé à leur agent de la poursuivre. En revanche, il est évident que Mehdi Ben Barka ignorait totalement la fonction réelle de MOTL (officiellement conseiller d’ambassade) », analyse le fils Ben Barka.


Pour l'intéressé, Jan Koura « a complétement négligé l’environnement géopolitique de la période concernée. Prague était le siège des organisations internationales progressistes (Fédération syndicale mondiale, Union internationale des étudiants, ...) Elle était le passage obligé des responsables politiques des organisations internationales comme l’Organisation de Solidarité des Peuples Afro-Asiatiques (OSPAA), pour rejoindre certaines capitales africaines, asiatiques et Cuba », rappelle-t-il, pour souligner que « d’un point de vue purement pratique, leurs billets de voyage et de séjour étaient pris en charge soit directement par les trésoreries de ces organismes, soit sous-traitées par les comités locaux de solidarité (par exemple le comité tchécoslovaque) qui servaient de relais à l’aide financière internationale du camp socialiste ».


« Mehdi Ben Barka était membre du secrétariat de l’OSPAA, vice-président du Comité de fonds de solidarité chargé de recueillir l’aide financière pour les mouvements de libération nationale des pays du Tiers-monde, futur président du Comité préparatoire de la Conférence de la solidarité des peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine (ou la « Tricontinentale »). A ce titre, il voyageait régulièrement en Asie, en Afrique, à Cuba et en Europe. Des aides étaient également fournies à travers la Tchécoslovaquie, afin de soutenir l’action politique des forces progressistes (matériel, formation de militants, bourses d’études…) », indique le communiqué.


« Étant donnée l’importance de Prague, Mehdi Ben Barka homme politique de grande envergure, un militant du Tiers-monde, y transitait régulièrement lors de ses déplacements. Il ne serait pas étonnant que les responsables tchèques saisissent l’occasion pour le rencontrer. Mehdi Ben Barka ne se privait pas de faire part de son analyse politique de la situation internationale (c’est ce qui ressort du type de « rapports » qu’il aurait fournis). À la lumière de l’article de Koura, Mehdi Ben Barka n’aurait fourni aucune information « sensible » qui sort du cadre de l’analyse politique », ajoute-t-on.


« Il faut noter que, dès le printemps 1961, Mehdi Ben Barka avait quitté Paris pour Genève, ce qui n’est nullement précisé par MOTL à ses supérieurs », écrit Bachir Ben Barka.


« Une remarque importante est nécessaire : il y a dès le départ un problème de terminologie. Du point de vue du StB - le seul présenté dans l’article de Jan Koura et repris par l’Observer – Mehdi Ben Barka est présenté soit comme une source, soit comme un agent. La nuance est importante. On peut être une source involontaire sans toutefois devenir un agent. Tout dépend du point de vue à partir duquel on se place. Aucun des documents consultés par Koura ne lève le doute. Dans le seul document relatif à son prétendu « recrutement », en date de 1963, le prénom de Mehdi Ben Barka devient « Mohamed » », relève la communication publiée ce 29 décembre.


« Autre remarque qui ne cadre pas avec les contraintes qui auraient été imposées à un agent : Mehdi Ben Barka n’a jamais varié de sa ligne politique et idéologique, à savoir le développement du combat anticolonial et anti-impérialiste par le renforcement de la solidarité internationale tout en préservant le mouvement du Tiers-monde des influences aussi bien soviétique que chinoise », fait-on savoir.

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