Le niet espagnol à Frontex justifié par la nature «politique et diplomatique» de la crise avec Rabat

Quelques heures avant les incidents de Ceuta (Sebta), le directeur exécutif de Frontex, l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, a conclu une longue visite en Espagne au cours de laquelle il a rencontré le ministre Fernando Grande-Marlaska et les directeurs généraux de la police nationale et de la garde civile, rapporte El Mundo. « Dès qu'il a vu ce qui se passait à la frontière, Fabrice Leggeri a écrit à Madrid pour offrir son aide, ses agents et son équipe, pour gérer des milliers d'entrées irrégulières, mais le gouvernement a dit non », explique la même source qui a interviewé le chef français de Frontex.
Madrid a refusé l’aide de Frontex arguant que la crise avec le Maroc était « politique et diplomatique » et non migratoire, affirme Leggeri. La position du patron de Frontex tranche avec l’appréciation qu’il faisait du rôle du Maroc ces dernières années. En 2017, celui-ci affirmait que « Le Maroc est un partenaire de 1er plan et de longue date de Frontex, qui apprécie hautement ses efforts en matière de lutte contre le terrorisme et l’immigration illégale. La coopération avec le Maroc, un pays stable, est extrêmement importante dans la mesure où la route de la Méditerranée de l’ouest n’a pas connu les mêmes crises que celles de la méditerranée de l’est et centrale ».
« Le Maroc, partenaire important et stratégique pour l’Union européenne, déploie des efforts considérables pour assurer la stabilité des frontières et lutter contre la migration irrégulière. Nous saluons l’effort considérable déployé au quotidien par le Maroc et ses différents services opérationnels pour assurer le contrôle et garantir la stabilité des frontières. Le Maroc joue un rôle régional très important dans ce domaine. Le Royaume accueillera l’Observatoire africain des migrations et du développement, ce qui est une preuve tangible des responsabilité très importantes qu’il exerce au niveau régional sur le continent », affirmait encore Leggeri en 2019.
Entrainée dans la crise maroco-espagnole, l’Union européenne a voulu profiter de l’occasion de l’afflux de migrants sur Ceuta (Sebta) pour réviser son pacte migratoire et appliquer sur le front ouest de la Méditerranée son dispositif déployé notamment en mer Egée. Madrid qui a opposé un niet catégorique à la proposition avait invoqué le risque d’une perte de souveraineté, mais avait tout de même requis une solidarité des 27 face à Rabat.
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