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24.05.2021 à 15 H 45 • Mis à jour le 24.05.2021 à 15 H 45
Par
Crise migratoire

L’Europe pousse l’Espagne à déclencher le dispositif Frontex face au Maroc

Des agents européen du dispositif Frontex en Hongrie. FRONTEX
Entrainée dans la crise maroco-espagnole, l’Union européenne veut profiter de l’occasion pour réviser son pacte migratoire et appliquer sur le front ouest de la Méditerranée son dispositif déployé notamment en mer Egée. Madrid refuse invoquant une perte de souveraineté, mais requiert une solidarité des 27 face à Rabat…

L'Union européenne exhorte l'Espagne à s'appuyer sur le dispositif Frontex (l'agence européenne de garde-frontières) pour protéger les frontières espagnoles, malgré la réticence de l'exécutif espagnol, qui rechigne à le faire de crainte d’attiser davantage les tensions avec Rabat.


Dans une lettre adressée jeudi dernier par le Français Fabrice Leggeri au ministre Fernando Grande-Marlaska, rapporte El Pais, Frontex estime que « l'augmentation de la pression migratoire sur l'Espagne » devrait conduire Madrid à permettre l'aide de l'agence « face à cette situation difficile ». L'intérieur a rejeté cette option vendredi dernier.


Cette exhortation fait écho à la dimension politique européenne de la crise : Bruxelles a resserré les rangs avec l'Espagne, a mis en garde Rabat sur l'aide liée à la migration si ce type d'épisodes se répète, mais les institutions européennes veulent profiter de cet épisode pour réviser le pacte migratoire qui confère à Frontex un rôle fondamental dans le bouclage des frontières européennes.


Frontex veut élargir son influence à l'Ouest

L'agence - basée à Varsovie – qui concentre ses efforts sur le front Est, notamment en Mer Egée, se déclare dans la lettre « prête à ouvrir un débat avec les autorités nationales, à identifier les besoins opérationnels et la possibilité d'un soutien supplémentaire ».


Les relations entre Frontex et l'Espagne ont toujours été tendues. En début d'année, l'agence européenne a menacé de suspendre son activité dans le détroit et aux îles Canaries. D'ici 2021, Frontex a exigé que l'Espagne contrôle davantage les renseignements et l'accès aux données personnelles aux frontières espagnoles, les pouvoirs dans les enquêtes transfrontalières (comme les mafias internationales du trafic de drogue) ou le déploiement sur le terrain du nouvel organe d'agents européens, de son personnel armé, dont la police espagnole se méfie du professionnalisme. Cette proposition n'a pas été appréciée à Madrid, qui hésite à renoncer à sa souveraineté.


L'Espagne ne voit toujours pas la nécessité d'intégrer le personnel de Frontex dans les opérations de lutte contre les mafias de la traite des êtres humains, selon les sources consultées par El Pais. Madrid considère que le cadre législatif empêche l'agence de « se déployer sur le sol de pays tiers pour effectuer un travail de prévention », ce dont l'Espagne a besoin.


Selon des sources consultées par Le Desk, l’exécutif espagnol est rétif a accepter une intervention de Frontex à l’instar de son opération Andalo en Méditerranée pour maintenir une « gestion bilatérale » des flux migratoires avec le Maroc. Cependant, sur le front diplomatique, Madrid a fait appel à la solidarité européenne pour contrer Rabat. L’argumentaire étant de dire que si le Maroc use de la pression migratoire, c’est toute l’Europe qui est de ce fait concernée, d’autant que le royaume entretient des relations givrées autant avec Madrid, Berlin, Paris ou Bruxelles où sa diplomatie a usé de la politique de la chaise vide.

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