Légalisation du cannabis: un programme de développement ciblera 98 communes rurales

Dans un entretien accordé à l'agence de presse MAP, diffusé ce 16 mars,, Mounir El Bouyoussfi, directeur général de l'Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN) est revenu sur le projet de loi relatif aux usages licites du cannabis et « son impact attendu sur l'amélioration des revenus des agriculteurs, ainsi que la préservation de l'environnement et de la stabilité sociale », indique-t-on.
Le responsable a confié que son Agence se penche sur « l'élaboration d'un programme de développement ambitieux pour accompagner la mise en oeuvre du projet de loi en question ». Il s'agira de cibler « 98 communes rurales relevant des provinces concernées par la culture du cannabis et dont la population atteint un million d’habitants ». Dans son entretien, El Bouyoussfi précise que ce programme visera « en priorité la réduction des disparités sociales et l’amélioration des indicateurs économiques et sociaux des communes afin de créer un équilibre territorial ».
Le projet de loi aidera dans un premier temps « les cultivateurs de cannabis à pratiquer cette culture de manière légale et publique », a-t-il fait savoir, relevant que « la régulation de cette culture permettra également aux agriculteurs de s’adonner à d’autres activités génératrices de revenu, à l’instar du tourisme, les produits du terroir et l’artisanat ».
Pour le DG de l'APDN, « le projet de loi est une bonne alternative raisonnable à la situation actuelle dans cette région, puisqu’il nous place face à deux choix exclusifs : Saisir cette opportunité et avancer dans le processus de légalisation ou maintenir le statu quo, ce qui signifie laisser les agriculteurs exposés aux risques de poursuites judiciaires, d’emprisonnement, de problèmes sociaux, de violence, de peur, d’absence de stabilité et de sécurité familiale, et de pauvreté ».
Quant à l’objectif économique du projet de loi, a-t-il poursuivi, il consiste en l’amélioration des revenus des agriculteurs et du niveau de vie de la population. « Si le projet de loi stipule que chaque agriculteur ne peut cultiver que le tiers de ses terres à des fins légales, les revenus attendus, selon les études dont nous disposons, seront doublés en comparaison avec les cultures illicites. Ajoutons à cela que les agriculteurs pourront exploiter les deux tiers restants de leurs terres pour d’autres activités de production », a expliqué le responsable.
Le projet de loi concerne exclusivement les régions connues pour cette culture, et n’englobe nullement les autres régions du Maroc, a soutenu El Bouyoussfi, rappelant que les efforts consentis par l’Etat ont permis durant les années passées de réduire la superficie cultivée en cannabis, passant de 134.000 hectares en 2003 à environ 55.000 hectares en 2016, selon les données officielles de l’ONU, et ce grâce aux programmes de développement réalisés pour le lancement de cultures et activités alternatives.
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