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16.09.2021 à 14 H 09 • Mis à jour le 16.09.2021 à 19 H 31 • Temps de lecture : 25 minutes
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Aziz Akhannouch, l’ascension en politique d’un caméléon fortuné

PORTRAIT-ENQUÊTE Un loup en affaires, mais un caméléon en politique. C’est ce qu’on pourrait retenir du parcours du nouveau chef du gouvernement désigné. En rupture avec ses prédécesseurs, il symbolise plus que tout autre au Maroc, la collusion de l’argent et du pouvoir. Le Desk raconte sa trajectoire faite de ronds de jambe pour plaire en haut lieu, le menant ainsi jusqu’à la victoire du 8 septembre

En deux décennies, et hormis quelques passages à vide, l’homme a toujours su tirer son épingle du jeu. Omnipotent dans le business et résilient en politique, Aziz Akhannouch, 60 ans, a fini par atteindre l’objectif qu’il s’était fixé. Après une campagne aux allures de Blitzkrieg, son parti, le Rassemblement National des Indépendants (RNI), gonflé à bloc, a remporté haut la main les élections générales du 8 septembre, renvoyant dans les cordes ses principaux adversaires, les islamistes du PJD, usés par dix ans aux affaires et minés par les dissensions internes.


Ce 10 septembre, en grimpant dans son Falcon à destination de Fès où le roi l’attendait pour avaliser son sacre, le ministre indéboulonnable de l’agriculture et de la pêche et patron du groupe pétrolier familial Akwa qui pèse, selon Forbes, quelque 2 milliards de dollars, pouvait savourer sa victoire. Conforté par une majorité à portée de main, il pèse et soupèse sereinement les alliances qu’il fera pour diriger sous peu le prochain exécutif.


Pouvoir et argent, un héritage familial

 Si la communication du RNI, réglée comme du papier à musique, met soigneusement en avant le « changement » et la « rupture avec le passé », le milliardaire Akhannouch représente pourtant autant la continuité dans l’exercice du pouvoir d’un parti né dans les jupes du sérail que la realpolitik marocaine faite de mélange de pouvoir et d’argent accessoirement saupoudrée de principes et d’idéaux.


Critiqué pour son manque de charisme, de leadership et de culture idéologique, le vainqueur des élections hérite des mêmes usages que son père, dont la fortune l’avait déjà portée en politique, usant ensuite de celle-ci pour faire prospérer ses affaires.


Né au début du 20ème siècle, feu Ahmed Oulhaj Akhannouch avait, comme le raconte son historiographie familiale, aidé la Résistance avec sa fortune bâtie autour d’un négoce d’essence lancé à Casablanca en 1932, puis subi les affres de la détention en raison de son engagement. Trois ans après l’Indépendance du Maroc, il se verra gratifier, comme nombre de nationalistes, d’une rente. Ce sera pour lui une licence de distribution de carburant, qui deviendra par la suite le réseau Afriquia que l’on connait aujourd’hui.

 

 Il était une fois le chaperon Basri

 En 1994, Aziz Akhannouch prend la tête de l’empire que lui a légué son père. Il a 33 ans et se trouve très vite un chaperon au sein du sérail. Et pas des moindres : Driss Basri qui à l’époque règne en maitre absolu sur le landerneau politique depuis son bureau de l’Intérieur, la « mère des ministères ». Et alors que le vizir tout-puissant de Hassan II se lance cette année-là dans sa « campagne d’assainissement » contre le capitalisme casablancais, accusé d’excès de zèle, de tricherie et de corruption par Rabat, il trouve dans le jeune héritier un pion de choix face aux industriels, commerçants et banquiers irrédentistes. A l’époque, au JT de 20 heures de la RTM, il était coutumier de voir Basri flanqué de son docile poulain faire la leçon aux « affairistes » pour ensuite les jeter au cachot.


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Par @soufianesbiti
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