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#Abdel Fattah al-Sissi
26.03.2018 à 13 H 42 • Mis à jour le 26.03.2018 à 13 H 47 • Temps de lecture : 19 minutes
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Egypte: enquête sur un régime de terreur et de torture

RECIT Alors que les Egyptiens sont appelés aux urnes ce lundi pour un scrutin présidentiel de trois jours sans suspens, l’homme fort du pays Abdel Fattah al-Sissi, étant assuré de décrocher un deuxième mandat. Depuis 2013, son régime exerce une répression féroce, où la torture et les disparitions forcées sont devenues des pratiques courantes. Le Desk en partenariat éditorial avec Mediapart publie des témoignages accablants de victimes. Premier volet de notre enquête

Assis au rez-de-chaussée du centre d’accueil fermé dans lequel il réside depuis six mois, S.* enchaîne les cigarettes et soupire. « Je me sens encore un peu en prison ici, je ne suis pas libre. Mais c’est quand même mieux que la prison égyptienne ! » plaisante-t-il (lire notre disclaimer  à la fin de cet article).


Arrivé en Belgique en novembre 2017, le jeune homme a demandé l’asile politique après avoir subi plusieurs mois d’enfermement et de tortures dans son pays d’origine. Révolutionnaire de la première heure, il explique avoir « comme tous les jeunes hommes de son âge, suivi le mouvement » pendant le soulèvement populaire égyptien de 2011 et les années qui ont suivi. Pacifiste, il était de tous les rassemblements. Jusqu’au 16 août 2014.


Quelques mois auparavant, Abdel Fatah al-Sissi, le nouvel homme fort du pays, a gagné la présidentielle avec 96,4 % des voix. Populaire pour avoir renversé le président islamiste Mohamed Morsi en juin 2013, l’ex-maréchal réinstalle aussitôt un régime militaire à la tête du pays, que beaucoup d’Égyptiens avaient pourtant tant combattu trois ans auparavant.


Ce soir d’août 2014, des policiers en civils viennent interroger le voisinage de S. Est-il révolutionnaire ? Gauchiste ? Islamiste ? « J’ai alors arrêté toute activité militante, raconte-t-il. J’ai fermé mon compte Facebook, j’ai quitté mon domicile et me suis caché pendant huit mois. »


Le 28 mars 2015, il commet une erreur. Après des mois de planque, le jeune homme rend visite à sa mère. Dénoncé, il est arrêté sur-le-champ par « des hommes en noir, masqués, avec leurs mitraillettes pointées sur ma gueule, se souvient-il. À ce moment-là, j’ai cru que c’était le pire jour de ma vie. Je ne savais pas encore ce qui m’attendait. » Jeté à l’arrière d’un pick-up, il est emmené au commissariat de Sharkeyyia, près des pyramides, en bordure du Caire. Sous les coups de bottes et de barre de fer, une voix lui lance : « Bienvenue en enfer. »

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