C’est l’impossible réforme que chaque président, de droite comme de gauche, depuis les années 1980, promet de réussir mais sur laquelle il finit par se casser les dents : organiser l’islam en France, « l’islam de France », de la République laïque et indivisible. Emmanuel Macron ne déroge pas à l’ambition, d’autant plus acculé dans une France post-attentats toujours plus accaparée par les débats nauséabonds confondant islam et terrorisme.
Il veut « poser les jalons de toute l’organisation » de la deuxième religion de France, près de six millions de fidèles et quelque 2 500 lieux de culte. Au Journal du dimanche, en février dernier, il annonçait un big bang pour le premier semestre 2018, finalement repoussé à l’automne et aujourd’hui, selon Le Monde, à début 2019. Des mois de retard sur l’agenda initial et déjà comme une impression de grand cafouillage dans un dossier miné.
Ce n’est que fin juin, à l’aube de la torpeur estivale, et deux mois après la consultation nationale surprise lancée par l’ancien directeur du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Marwan Muhammad, qui n’est guère dans les petits papiers du gouvernement, que le pouvoir s’est tourné vers les premiers concernés, la base : les désignés « musulmans de France », tout du moins, ici, diverses associations représentatives triées sur le volet.
C’est Gérard Collomb, le ministre de l’intérieur chargé des cultes, qui a envoyé les préfets au rapport. Mission : organiser « des assises territoriales » d’ici au 15 septembre (quand tout le monde est en vacances), soit « une grande concertation » pour réfléchir à une meilleure représentation institutionnelle du culte musulman, à sa gouvernance, au financement des mosquées, à la formation des cadres et des imams.

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