Quelle estimation faites-vous des mesures prises par les autorités face à la pandémie ?
Ces mesures sont de plusieurs natures. Il y a d’abord la mère des décisions, celle qui concerne la gestion sanitaire et sécuritaire de la pandémie covid-19 et la création d’un fonds de solidarité et de stabilisation face au choc. Ce sont des décisions prises par la plus haute autorité du pays. La fermeture rapide des frontières du Royaume, le confinement précoce des citoyens, la gestion rigoureuse de l’état d’urgence sanitaire et la mise à disposition rapide des masques de protection, sont parmi les fait marquants qui ont suscité l’admiration de plusieurs pays occidentaux à l’égard des Marocains et de SM le Roi. Le fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du coronavirus a permis de tester l’ampleur de la solidarité nationale et de lever rapidement plus de 32 milliards de dirhams selon le ministre des Finances ou 35.6 milliards selon le cabinet Afrique Advisors. Sans ce fonds, plusieurs millions de nos compatriotes auraient été dans une détresse absolue. Le fonds a permis d’atténuer leur souffrance.
Il y a ensuite les décisions gouvernementales de mise en œuvre de la stratégie de soutien aux ménages et aux entreprises. Elles sont de nature sociale, fiscale, bancaire, monétaire et de gestion des finances publiques. Elles vont toutes dans le bon sens, mais reconnaissons qu’elles sont largement insuffisantes face à l’ampleur du choc.
Êtes-vous satisfait des dispositions du Comité de veille économique (CVE) en faveur des entreprises ?
Pour être franc, pas vraiment. La gravité du moment exige de la franchise. Quelles sont ces dispositions ? Des reports d’échéances de 3 mois pour le paiement des charges sociales, des impôts et des échéances bancaires, ainsi que des lignes de crédit bancaire de fonctionnement garanties à 95 % par l’État via la CCG. Cela équivaut à utiliser une cuillère à café pour remplir une piscine olympique. Les entreprises, en particulier les TPME, ne seront pas en mesure de rembourser ces crédits supplémentaires, d’autant plus que leur situation financière était déjà fragilisée avant la survenance de la crise du coronavirus. Aggraver leur endettement ne fera que reporter la date fatidique de leur chute. Alors qu’il faut sauver à tout prix nos entreprises et sauvegarder nos capacités productives. D’autres pays l’ont parfaitement compris et ont déployé des mesures hautement plus puissantes.

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