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#Cinéma
09.01.2016 à 18 H 41 • Mis à jour le 02.02.2016 à 09 H 03 • Temps de lecture : 5 minutes
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Quand les studios Souissi faisaient leur cinéma

PATRIMOINE. De 1944 à 1964, les studios Souissi à Rabat ont été le haut-lieu de la production cinématographique au Maroc. Leur revente entraînera la disparition d’un pan important des archives coloniales et des premières créations nationales.

 

Erigés en 1944 dans la banlieue de Rabat sur près de 17 hectares boisés, les studios Souissi étaient, à l'époque, les plus importants et les mieux équipés du Maroc avec des plateaux de tournage, un laboratoire de développement, un auditorium, une salle de projection, des ateliers et des loges pour les artistes. Jusqu'aux années 70, date à laquelle ceux de Aïn Chock à Casablanca ont pris le relais, seuls les studios Souissi, étaient suffisamment équipés pour la post-production.

« Aller voir un film égyptien était pratiquement un acte de militantisme nationaliste »
Ahmed Bouanani
Cinéaste
Quand mûrissent les dattes, film de Larbi Bennani et Abdelaziz Ramdani tourné par les studios Souissi en 1968.
« La France voulait faire du Maroc le Hollywood du monde arabe et lutter simultanément contre le cinéma égyptien, jugé hostile à la présence française au Maroc »
Hamid Bennani
A la Villa des Arts en 2011
Une figuration docile et peu coûteuse que les producteurs venaient trouver de très loin et qui resteront la donnée permanente du cinéma étranger au Maroc.

Servir avant tout le protectorat

Leur construction qui a coïncidé avec celle du Centre cinématographique marocain (CCM) , a été financée par une banque française. Ce projet obéissait à deux finalités. Placés sous la tutelle du résident général, qui dictait la ligne politique du Maroc sous tutelle française, ils ont, produit avec des moyens d'envergure des films et des documentaires de propagande coloniale. Ils ont aussi servi à contrer la déferlante du cinéma égyptien qui, dans les années 40 dominait déjà les écrans du monde arabe. Au Maroc « aller voir un film égyptien était pratiquement un acte de militantisme nationaliste », déclarait, en 1991, le cinéaste Ahmed Bouanani, qui se remémorait qu'en « allant en masse voir Dohour al Islam, sorti en salles en 1951, les gens se rendaient en pèlerinage. Des titres de films sont devenus des slogans politiques comme Lak youm ya dalim (littéralement "Viendra le jour où tu paieras, oppresseur") ».


Afin de rivaliser avec un cinéma égyptien qui éveillait la ferveur nationaliste, la recette des studios Souissi était simple : puiser dans le registre local des légendes, histoires et chansons populaires, et permettre l'éclosion d'acteurs marocains qui deviendront très vite iconiques, Ainsi, « la France voulait faire du Maroc le Hollywood du monde arabe et lutter simultanément contre le cinéma égyptien, jugé hostile à la présence française au Maroc », expliquait Hamid Bennani lors d'une rencontre à la Villa des Arts en 2011, regrettant que cette guerre d'influence ait « donné lieu à de multiples productions cinématographiques marquées, malheureusement, par l’idéologie coloniale de l’époque, même si la majorité était avec des comédiens marocains ».

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