« L’agent de l'ombre » (Galaxia Gutenberg, mai 2019) se lit comme un polar. Et pour mieux épaissir l’ambiance déjà obscure de ce témoignage souvent haletant, son auteur, un ex-agent du Centre de renseignement national (Centro Nacional de Inteligencia, CNI), le service secret espagnol, a préféré l’anonymat.
L’homme, qui vient de prendre sa retraite, est de ceux qui ont travaillé à l’ancienne, agissant sous couverture durant de longues années pour recueillir les informations au cœur même des environnements et communautés visées par le contre-espionnage espagnol.
Il n'était pas un fonctionnaire de l'État, mais faisait partie de cette légion de collaborateurs réguliers rémunérés au noir sur des fonds réservés. Ceux-ci se consacrent à observer de près les plus pieux parmi les jeunes musulmans, ceux qui sont susceptibles de se radicaliser. D’autres informateurs sont infiltrés parmi les groupes d’extrême droite ou parmi les plus drastiques des sécessionnistes catalans.

Mission principale : surveiller les islamistes
L’espion dont il est question a été pendant de nombreuses années et jusqu'à récemment l'un des acteurs essentiels de la surveillance des islamistes en Espagne. Il a été recruté et formé par le CESID, le prédécesseur du CNI, pour s'infiltrer d'abord dans les années quatre-vingt, au sein de l'extrême gauche européenne, puis dans les communautés musulmanes. Enfin, il a pénétré les rangs des services de renseignements marocains en Espagne, affirme-t-il.

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