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#Histoire
29.04.2016 à 02 H 36 • Mis à jour le 29.04.2016 à 12 H 48 • Temps de lecture : 17 minutes
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Une histoire curieuse et insolite du Maroc

Un royaume de chrétiens noirs qui vont fonder Zagora, trois papes de la chrétienté d’origine berbère, des tribus qui pratiquent le zoroastrisme, la conquête de l’Andalousie facilitée par le gouverneur de Sebta pour venger l’honneur de sa fille déshonorée par le roi de Tolède, la ville de Fès construite sur les décombres d’une ancienne cité prospère, des faux prophètes, des corans en langue amazighe, un roi assassiné après une heure de règne, un emprunt anglais de 500 000 livres… dans son nouveau livre «  Chroniques insolites de notre histoire. Maroc, des origines à 1907 », Mouna Hachim nous livre un récit vertigineux du Maroc.

L’ancien ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, disait : « La terre marocaine exerce sur tous ceux qui l’ont parcourue une pénétrante et inextinguible séduction, mais elle est plus facile à aimer qu’à comprendre ». Une complexité que se dégage de ce livre très bien documenté de Mouna Hachim. « Tenter de débroussailler les contes officiels élaborés au fil des siècles, soutenus avec force dans les manuels scolaires, devient un exercice périlleux mais somme toute passionnant  », annonce-elle d’emblée dans l’avant-propos du livre.  Sans lecture revancharde ni idéologique, le récit livré par l’auteur commence par un premier constat qui contraste avec le discours nationaliste ou patriotique chauvin dans le sens où le Maroc en tant que tel n’a jamais existé, il a fallu attendre plusieurs siècles pour le voir émerger et se construire.


Illustration du livre Rome par Wilhelm Wägner (1877) décrivant la victoire de Hannibal. Université de Regensburg, CREATIVE COMMONS


Les premiers habitants du Maroc sont…

« D’où puise la civilisation gréco-romaine elle-même ses racines ? Pourquoi ne pas envisager cet emprunt dans le sens inverse à moins que, disait Gabriel Camps, ‘’ Obnubilés par le génie grec nous admettons difficilement que les Libyens, ces barbares, ‘’ ces traînards maghrébins’’ pour reprendre une expression d’E.-F. Gautier aient pu enseigner quoi que ce soit aux Hellènes ». Mouna Hachim donne le ton et dévoile son intention d’apporter de multiples coups de boutoir à l’européocentrisme installé définitivement par le récit historique d’inspiration coloniale. Les aléas de la géographie aidant, l’Afrique du Nord peuplée par les Berbères, se retrouve au milieu du premier conflit géopolitique de l’Histoire qui va opposer Rome, puissance montante et Carthage, république commerçante, dont les comptoirs s’étendent jusqu’en Afrique noire. De ce choc des titans qui va durer plus de 100 ans, émergera une élite berbère qui va jouer un rôle clé sur les deux rives de la méditerranée. Parmi les chefs militaires, on retrouve le sénateur, gouverneur de la province romaine de la Germanie inférieure, puis de Grande-Bretagne, et préfet de Rome, Quintus Lollius Urbicus, né à Tiddis (dans la région de Constantine en Algérie). « En dehors de la politique et de l’armée, des personnalités berbères éminentes ont marqué la scène religieuse dont on soutient de manière juste la latinité tout en commettant l’erreur de les dépouiller de leur africanité » note l’auteur. Elle en donne pour exemple, trois papes Berbères de la chrétienté, dont Saint-Miltiade, donné pour africain et dont le court pontificat sera marqué par la conversion de l’empereur romain Constantin. Enfin, dans le sud du royaume, d’énigmatiques récits ont fait état de l’existence aux premiers siècles de l’ère chrétienne d’un royaume de noirs chrétiens descendants de Kouch (petit-fils de Noé, maitre d’Axoum en Ethiopie) qui vont fonder la ville de Zagora, devenu un point stratégique pour le commerce caravanier avec l’Afrique. Avec l’arrivée des Juifs qui s’installent massivement dans la vallée du Draâ, les premiers chrétiens perdent leur statut et deviennent des Harratins.


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