Sahara : le Polisario maintient la pression à Guerguerat

Le chef du mouvement indépendantiste sahraoui n’était pas à Tindouf le weekend dernier pour recevoir la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, qui était en visite dans les camps de réfugiés pour réaffirmer le soutien de son pays au Polisario. Brahim Ghali, ancien chef militaire qui a pris la tête du mouvement en juillet dernier, était alors en tournée au sud du Sahara, dans la région de Guerguerat, où des éléments armés du Polisario sont toujours présents à moins de 200 mètres des forces marocaines, sous le regard des forces d’interposition de la Minurso.
Ils étaient arrivés fin août dernier pour empêcher Rabat de terminer le goudronnage de la piste reliant les postes-frontières marocain et mauritanien. L’ambassadeur du royaume aux Nations-Unies Omar Hilale avait déclaré en septembre dernier que les travaux étaient réalisés « aux deux-tiers » mais ils n’ont toujours pas pu être terminés.
Des médias indépendantistes ont publié ces derniers jours plusieurs photos de Ghali posant avec ses hommes au bord de l’océan Atlantique ou passant en revue des unités de combattants. Une communication qui vise à démontrer la libre circulation des éléments du Polisario entre le mur de défense marocain et la frontière mauritanienne, mais aussi d’entretenir une certaine tension dans la région, l’ONU n’ayant pas donné suite aux exigences du Polisario d’installer un poste fixe de la Minurso à Guerguerat.
Selon un site proche du Polisario, la direction du mouvement aurait d’ailleurs décidé d’y installer une base permanente dans cette zone pour stocker des vivres et du carburant, en soutien aux patrouilles qui circulent dans la zone en violation de l’accord militaire n°1 signé entre le Polisario et la Minurso en 1997. La situation, surveillée de près par la Minurso, ne semble néanmoins pas susciter davantage d’inquiétude à New York, où aucune nouvelle consultation n’a été programmée au Conseil de sécurité de l’ONU.