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27.02.2017 à 05 H 23 • Mis à jour le 27.02.2017 à 05 H 45
Par
Sahara

Le Polisario maintient ses troupes à Guerguerat en dépit de l’appel du SG de l’ONU

Veillée d’armes dans un campement de nuit du Polisario dans la zone tampon de Guerguerat avant son retrait d’avril 2017. JOHAN PERSSON/ KONTINENT
Le Front Polisario a décidé de ne pas obtempérer à l’appel d’Antonio Guterres, SG de l’ONU qui exhortait les deux parties du conflit « à la plus grande retenue ». Dans un communiqué diffusé dimanche 26 février, le mouvement compte lier le processus de négociation sur le statut du Sahara dans sa globalité aux tensions actuelles

« Le Front Polisario partage les préoccupations du Secrétaire général de l’ONU concernant la situation présente dans la région de Guerguerat au Sahara occidental et soutient son appel pour le respect de l’esprit et de la lettre du cessez-le-feu en vigueur, depuis 1991, dans le cadre de la mise en application du plan de règlement ONU-OUA dont l’aboutissement reste la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental », a annoncé le mouvement dans un communiqué diffusé dimanche 26 février quelques heures après la décision du Maroc de se retirer de manière unilatérale de la zone tampon de Guerguerat.



Le Polisario a cependant avancé que la situation à Guerguerat « n’est pas un fait isolé et partant seule une prise en compte de l’état du processus de décolonisation du Sahara occidental dans son ensemble est à même de permettre le dépassement de la tension actuelle ».

 

 « De la poudre aux yeux »

Dans son argumentaire, le Polisario a indiqué qu’au moment de l’établissement du cessez-le-feu il n’y avait ni route, ni trafic commercial entre le mur marocain et la frontière mauritanienne. « L’existence de ce trafic, aujourd’hui, est une violation du statut du territoire et du cessez-le-feu car il constitue un changement du statu quo dans la zone tampon », avance le Polisario, considérant la décision marocaine de retrait « de poudre aux yeux ».


Pour le Polisario, « seule la mise en application des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur le Sahara occidental » pourrait changer la donne, rejetant ainsi « la responsabilité du seul Maroc qui empêche la mise en application du plan de règlement, refuse la négociation, entrave les efforts de l’Envoyé personnel, expulse à sa guise le personnel de la Minurso, viole impunément les droits de l’homme et pille les ressources naturelles du territoire ».


Infographie Le Desk. Tous droits réservés. Reproduction interdite.


Dans la soirée de samedi 25 février, Le Secrétaire de l’ONU, par la voix de son porte-parole avait rendu public un communiqué dans lequel il se déclare « profondément préoccupé par les tensions accrues » à Guerguerat et « appelle les deux parties à faire preuve de la plus grande retenue ».

 

« Le SG devra prendre ses responsabilités »

Au Polisario, Antonio Guterres soulignait « que le trafic commercial ne doit pas être obstrué et qu’aucune mesure pouvant éventuellement changer le statut quo dans la zone tampon ne devrait être prise ». Il exhortait en même temps le Maroc « à retirer sans conditions les éléments armés de la zone tampon dès que possible ».

 

Alors que Rabat conteste cette interprétation depuis sa décision de projeter ses forces de gendarmerie au-delà du berm, le Polisario considère que cette langue de terre fait partie de ses « territoires libérés », même s’il n’avait pas coutume d’y déambuler.


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De son côté, par la voix d’une source diplomatique, Rabat expliquait au Desk que suite au retrait du Maroc, « La situation est désormais entre les mains du Secrétaire général de l’ONU, d’ici à avril date de la prochaine consultation du Conseil de sécurité ».

 

La zone tampon, généralement large de 5 km à l’est se rétrécit au niveau du corridor de Guerguerat qui lui ne fait que 3,7 km du poste frontière marocain à la Mauritanie. « Il est de facto considéré dans la zone tampon », explique la source. Ce que finalement le Polisario n’est pas près d’admettre.



Selon nos informations, les forces militaires du Polisario étaient toujours présentes sur la zone dimanche dans la soirée du 26 février, « mais les hommes en armes se sont résignés à ne plus interférer dans le passage des camions de marchandise comme ils le faisaient systématiquement ». Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient cependant des combattants du Polisario paradant, kalachnikovs à la main, à bord de véhicules tout-terrains aux couleurs de la « Gendarmerie nationale » de la « RASD » sur le goudron inachevé de la route.


« Si le Polisario et son chaperon, l’Algérie, refusent d’obtempérer, le SG devra dès lors assumer ses responsabilités. Il devra alors informer le Conseil de sécurité de l’enlisement de la situation suite à son appel. Le problème serait alors déporté sur la communauté internationale », avait prédit la source. Rien n’indique cependant que la situation devrait changer d’ici avril prochain, date de la prochaine consultation du Conseil de sécurité.

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