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12.01.2018 à 12 H 06 • Mis à jour le 12.01.2018 à 12 H 10
Par
Europe

Espagne : réunion de crise autour de l’Accord de pêche Maroc-UE

Plusieurs chalutiers espagnols étaient menacés d’arrêt de pêche dans les eaux de la façade atlantique du Sahara. EPA
Suite à l'avis de l'avocat général de la CJUE, le secrétaire général espagnol de la Pêche, Alberto López García-Asenjo a décidé de réunir les professionnels et les représentants des régions autonomes d’Andalousie, de Galicie et des Iles Canaries à une réunion urgente ce vendredi 12 janvier

L’avis rendu par l’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui affirme que l’accord de pêche avec le Maroc est invalide « parce qu’il ne respecte pas les droits des personnes dans la région contestée du Sahara occidental », a suscité quelques inquiétudes à Madrid. « Alors qu’il doit batailler pour échapper à une forte réduction des quotas de pêches de la sardine dans le Golfe de Cadiz, le voilà menacé de perdre les eaux atlantiques marocaines », a rapporté Yabiladi.


Bien qu’elle ne soit pas tenue de les suivre, la CJUE approuve généralement les avis juridiques de l’avocat général dans la plupart des cas. Passablement inquiet devant une situation jugée « sensible », le secrétaire général de la Pêche, Alberto López García-Asenjo a décidé de réunir les professionnels et les représentants des régions autonomes d’Andalousie, de Galicie et des Iles Canaries à une réunion urgente ce vendredi 12 janvier. En jeu, la présence des 74 chalutiers espagnols qui opèrent au large des côtes sahariennes conformément à l’accord de 2014. Le responsable espagnol s’est dit « prêt à toutes les éventualités ».


Si le couperet tombe en mai prochain, l’impact serait en effet désastreux pour les pêcheries ibères, d’autant que la Commission européenne envisage d’instaurer par ailleurs un moratoire d’une année sur la pêche des sardines dans le Golfe de Cadiz, ajoute Yabiladi, citant les informations d’ABC.

 

De son côté, la Commission européenne tente de rassurer. Dans un communiqué rendu public le 10 janvier, la haute représentante et vice-présidente de l’UE pour les affaires étrangères, Federica Mogherini, affirme que le « Maroc est un partenaire clé dans le cadre de la politique de voisinage » dont il faut « préserver » et « renforcer » la « relation privilégiée ». Une réaction de tempérance qui vient en écho à l’avis exprimé par des experts favorables à la position du Maroc qui estiment que l’avis de l’avocat général Melchior Wathelet est « un non événement juridique ».


Des sources proches du dossier consultées par Le Desk estiment en effet qu’il faut impérativement « faire le distinguo entre d’une part l’Accord agricole sur lequel la CJUE a statué et celui relatif à la pêche qui est toujours en phase de renégociation ».


De plus, se fondant sur la déclaration faite par Antonio Dastis lors de sa visite à Rabat le 13 février, il y a « des nuances techniques décisives à prendre en compte, notamment sur ce que couvre effectivement l’Accord de pêche ». Aussi, la partie marocaine aborde dans les détails sa manière d’appréhender le sujet.


Début mars, un des arguments discutés lors de la rencontre exploratoire entre les deux parties organisée mercredi 1er mars 2017 au siège du ministère des Affaires étrangères à Rabat, s’était focalisé sur « le caractère mouvant du stock de poissons sur une portion très étendue de la façade africaine, du Sénégal jusqu’à la pointe nord du Maroc ».

 

Deuxième argument opposé par les négociateurs marocains : l’Accord de pêche parle dans ce cas de poissons dits du stock « C », soit le quota annuel de 80 000 tonnes de sardines et maquereaux réservé aux navires européens de la pêche industrielle dans une zone située spécifiquement au large du Sahara, tel que prévu par le protocole entré en vigueur en 2014, et non de « produits issus de la pêche » transformés par l’industrie à terre dont les intrants sont divers.

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