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28.10.2021 à 10 H 31 • Mis à jour le 28.10.2021 à 10 H 31
Par
Politique

A la veille du congrès du PJD, duel au sommet entre Benkirane et El Otmani

Abdelilah Benkirane ex-chef du gouvernement lors de sa désignation secrétaire général du PJD. en 2016. MOHAMED DRISSI KAMILI / LE DESK
À trois jours du congrès extraordinaire du PJD, Abdelilah Benkirane ne fait plus mystère de sa volonté de reprendre les rênes du parti. À une seule condition : que le congrès ordinaire ne soit pas reporté, comme l’a proposé la direction actuelle du parti

Depuis son éviction de ses fonctions à la tête du Parti de la justice et du développement (PJD) en 2017, Abdelilah Benkirane a pris l’habitude de s’adresser à ses ouailles en diffusant lives et feuilles volantes manuscrites sur sa page Facebook. La dernière sortie de l’ancien secrétaire général du parti islamiste n’a pas dérogé à cette règle. À trois jours du congrès extraordinaire du parti de la lampe, c’est un Benkirane diminué, de retour à Rabat après une hospitalisation à Paris pour une intervention chirurgicale, qui a encore fait usage de ce procédé pour faire plier son adversaire et successeur à la tête de l’écurie politique, Saâdeddine El Otmani.


L’objet de la discorde ? Une décision du Conseil national, présidé par son ami Driss Azami Idrissi, proposant le report du congrès ordinaire prévu en décembre. Une proposition à laquelle Benkirane s’oppose car elle limiterait la durée de son mandat dans le cas où il serait porté à nouveau à la tête de la formation islamiste au congrès extraordinaire du 30 octobre.


« Je sais qu'il y a beaucoup de frères qui disent que je dois revenir à la tête du parti (...) mais je n'ai pas accepté que le secrétariat général démissionnaire contrôle le prochain mandat pour lui donner une durée d’un an, moins ou plus », a-t-il lancé dans son live diffusé ce mercredi en fin d’après-midi, confirmant ainsi l’ultimatum qu’il a fixé dans une note griffonnée diffusée sur sa page Facebook le 24 octobre.


Et de revenir sur la débâcle du 8 septembre : « Après les résultats, j'ai appelé Ssi Slimane [Slimane El Omrani, numéro 2 du PJD] et lui signifier de dire à El Otmani de démissionner pour que les frères du secrétariat général préparent la tenue du congrès », embraye-t-il, précisant que Saâdeddine El Otmani est le seul à devoir assumer la responsabilité de la déroute électorale, se disant ainsi opposé à la démission des membres du secrétariat général. Selon Benkirane, qui donne l’exemple de la démission de l’ancien Premier ministre socialiste français Lionel Jospin en 2002, les coutumes démocratiques exigent, en de telles circonstances, la démission du chef.


« Si le congrès vote contre la décision du Conseil national (...), je suis avec vous, si vous voulez de moi, si vous avez besoin de moi, vous portez ma candidature et vous votez pour moi », exige l’ancien patron du PJD, qui conditionne ainsi sa candidature à la tête du parti au rejet de la proposition de report du congrès ordinaire.


La revanche de Benkirane

Abdelilah Benkirane tâtait le terrain depuis le 8 septembre pour revenir à la tête du PJD. Le lendemain du naufrage de son parti, l’ancien secrétaire général de la formation islamiste a invité, dans une déclaration donnée au Desk, Saâdeddine El Otmani à rendre le tablier, avant de le lui demander publiquement dans un message écrit de sa main publié sur Facebook.


Moins d’une semaine plus tard, son retour était déjà en discussion au sein de la formation islamiste. « Je donnerai ma réponse une fois que les militants se seront exprimés », nous a-t-il déclaré le 14 septembre. Malgré notre insistance, il laissait planer le doute sur sa candidature : « Je vais y réfléchir. Il faut d’abord laisser les gens s’exprimer. Je donnerai ensuite ma réponse. »


Désormais, le retour du zaïm islamiste à la tête du PJD est plus que jamais probable – à condition que le report du congrès ordinaire soit rejeté le 30 octobre. Un retour qui aurait un goût de revanche pour celui qui n’a jamais accepté sa mise à l’écart en 2017 au profit de Saâdeddine El Otmani.


La déception de Benkirane était d’autant plus grande que l’USFP de Driss Lachgar, contre lequel il avait opposé son veto en 2016, a réussi à s’imposer sans coup férir au gouvernement El Otmani. Dans son live, l’ancien patron du PJD révèle qu’il avait déjà décidé de jeter l’éponge avant de se raviser, « pour ne pas abandonner ses frères ».

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