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02.02.2022 à 13 H 01 • Mis à jour le 02.02.2022 à 13 H 01
Par
Energie

Pour ses besoins en gaz, le Maroc opte pour le GME en flux inversés avec l’appui de Madrid

Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Crédit : MAP
Après le boycott d’Alger et dans l’attente de la mise en place d’un terminal GNL à Mohammedia, Rabat a obtenu le soutien de Madrid pour utiliser en flux inversés le gazoduc Maghreb-Europe (GME). Il servira à acheminer vers le Maroc du GNL acquis sur les marchés internationaux, après un transit par l’Espagne pour être regazéifié au préalable

Le Maroc, qui consomme environ 1 milliard de mètres cubes de gaz chaque année, cherche à importer pour la première fois du gaz naturel liquéfié en utilisant en flux inversé le pipeline GME (Maghreb-Europe) ayant servi auparavant à acheminer les approvisionnements algériens vers l'Espagne avant sa fermeture unilatérale annoncée par le pouvoir d’Alger au terme du contrat, le 31 octobre dernier, et dans un contexte géopolitique régional tendu.


Comme le Maroc ne dispose pas encore de terminaux (barge FRSU) pour gérer lui-même le GNL, il souhaite envoyer des cargaisons en Espagne, où le carburant peut être regazéifié puis acheminé à travers la Méditerranée jusqu'au Maroc, rapporte Bloomberg.


« Les prix du gaz canalisé et du GNL en Europe ont grimpé en flèche au cours de l'année écoulée dans un contexte de pénurie d'approvisionnement et de tensions croissantes avec la Russie au sujet de l'Ukraine. Pourtant, l'Espagne, qui détient près d'un tiers de la capacité européenne de regazéification de GNL, ne dispose que d'un petit pipeline la reliant au reste du continent. Ses terminaux d'importation sont également sous-utilisés, ce qui signifie qu'ils pourraient avoir une capacité d'acheminement du gaz vers le Maroc », explique la même source.


Des accords prévus pour une durée de cinq ans

Début janvier, le Maroc a invité un groupe restreint de négociants en GNL à soumissionner pour des contrats, a déclaré la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, à Bloomberg. Le gouvernement veut signer des accords d'au moins cinq ans.


« Nous leur avons dit : 'Vous pouvez livrer dès que possible - soit en février, soit en mars - dans ce port d'un pays voisin et nous pouvons l'acheminer au Maroc », a-t-elle déclaré. Une solution provisoire avant la mise en place d’un terminal flottant pour importer du GNL, dont le premier sera au port de Mohammedia, comme l’avait révélé Le Desk.


Une demande d'aide à Madrid acceptée

La ministre a indiqué que Rabat « a demandé de l'aide pour garantir sa sécurité énergétique basée sur des relations commerciales, et l'Espagne a répondu positivement à la demande ». Ainsi, « le Maroc pourra acquérir du GNL sur les marchés internationaux, décharger dans une usine de regazéification en Espagne et utiliser le gazoduc maghrébin pour l'acheminer sur son territoire ». Pour sa part, le ministère espagnol de la transition écologique, qui supervise la politique énergétique, a déclaré que le Maroc pourrait utiliser les terminaux méthaniers espagnols, toujours selon Bloomberg. Une solution certes plus coûteuse que le gaz canalisé algérien, mais le Maroc doit maintenir sa production d'électricité et assurer la sécurité énergétique en vaut la peine, a déclaré Benali. Le Maroc avait pourtant assuré que l’impact de la fermeture du gazoduc GME aurait « un impact insignifiant »…


Enfin, rappelle Bloomberg, pour que le plan se concrétise, l'opérateur de réseau espagnol Enagas SA, dans lequel le gouvernement espagnol détient une participation de 5 %, devrait conclure un accord d'interconnexion avec le Maroc.

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