Sahara : Nairobi apporte ses « clarifications » après le tweet controversé du président Ruto

Dans un document datée du 16 septembre qui circule sur les réseaux et repris notamment par la presse de Nairobi, le ministère kenyan des Affaires étrangères a réaffirmé sa « reconnaissance de la ‘RASD’ », l’entité représentative du Front Polisario, après que mercredi dernier le président kenyan, William Ruto ait affirmé avoir annulé cette reconnaissance et ordonné la limitation de sa représentation dans ce pays de la Corne de l’Afrique, dans un tweet supprimé quelques heures après sa publication.
« La position du Kenya est pleinement alignée (...) sur l'Union africaine (UA), qui exige le droit incontestable et inaliénable d'un peuple à l'autodétermination », peut-on lire de cette circulaire attribuée secrétaire principal kenyan aux Affaires étrangères, Macharia Kamau.
Selon ce document dont le contenu a été pris en compte par l’agence espagnole EFE, le Kenya continue d’être en phase avec la décision de l'Organisation de l'unité africaine (ancêtre de l'UA), ayant admis la ‘RASD’ comme membre le 22 août 1982.
« Dans le même temps, il convient de noter que le Kenya ne mène pas sa politique étrangère via Twitter ou tout autre réseau social, mais via des documents et cadres officiels du gouvernement », peut-on lire dans cette note, adressée aux ambassades du Kenya et et a ses représentations diplomatiques, désavouant ainsi l'initiative de Ruto.

Le référentiel onusien mis en avant
« La seule position du président Ruto est de soutenir le cadre des Nations unies pour trouver une solution au différend sur le Sahara occidental », s'était cependant limité à déclarer, notamment à EFE, le secrétaire à la communication du cabinet du président du Kenya, David Mugonyi.
Dans une déclaration faite à la télévision KTN le 18 septembre, le vice-président du Kenya, Rigathi Gachagua est demeuré évasif autant sur les raisons ayant entrainé la suppression du tweet de William Ruto que sur la position de Nairobi envers la ‘RASD’, se suffisant à son tour de déclarer que des « clarifications » avaient été faites à ce sujet.
Les vecteurs de propagande du Polisario ont largement diffusé la note du 16 septembre la considérant comme actant la nouvelle position de l’administration de Ruto, tandis que des sources non officielles marocaines s’évertuent à déclarer que ce document est apocryphe, Macharia Kamau étant de plus en phase transitionnelle du nouvel exécutif kényan et ne serait de ce fait plus apte à conduire la politique étrangère de son pays.
Le département de Nasser Bourita n’a pas, à l'écriture de ces lignes, réagi à ces développements.
En affichant son soutien au Maroc sur la question du Sahara pour sa première prise de position de politique étrangère, William Ruto, fraîchement investi maître de Nairobi s’est ainsi vite retrouvé au centre d’un imbroglio dans lequel sa diplomatie peine à se définir. Pragmatique, le président du Kenya reste cependant sensible aux opportunités économiques offertes par une alliance avec Rabat, comme l’a décrypté Le Desk.
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