Soudan du Sud-Polisario : la réponse de Normand de Juba à Bourita
Dans un communiqué diffusé le 22 septembre, la diplomatie sud-soudanaise revient sur ses rapports pour le moins ambigus avec le Polisario, à la suite de l'entrevue accordée à New York au représentant du Front, Mohamed Salem Ould Salek et tente ainsi de se justifier à l’égard de Rabat qui a demandé au pouvoir de Juba des clarifications sur ses tergiversations.
Une récente dépêche de l'agence de presse algérienne APS, présentait l'entretien ayant eu lieu le 20 septembre comme la marque d’un rétablissement des relations diplomatiques entre le Soudan du sud et l'entité du Polisario, la ‘RASD’. La rencontre qui se déroulait en marge de la 77ème Assemblée générale de l'ONU avait vu la participation, côté sud-soudanais du vice-président Hussein Abdelbagi Akol.
APS ajoutait que le pays africain sécessionniste de Khartoum et le Polisario avaient « échangé une reconnaissance en 2011 ». Cela, alors même que l'ambassadeur de la République du Soudan du Sud, Riek Puok Riek, avait affirmé en août 2020 lors de sa visite officielle à Rabat que son pays soutenait « clairement » la position du Maroc et la souveraineté du Royaume sur le Sahara.
De son côté, le Polisario précisait que le Soudan du Sud envisageait de rétablir ses relations diplomatiques avec la 'RASD'.
Selon le communiqué sud-soudanais, le Maroc avait immédiatement demandé, dès le 21 septembre, des « clarifications » au sujet de la position effective du pays sur la question du Sahara.
Juba se place en vertu des résolutions de l'ONU et de l'UA
Pour Juba, « la rencontre entre notre délégation et le ministre sahraoui des affaires étrangères ne remet pas en cause nos relations bilatérales stratégiques avec le Royaume du Maroc », peut-on lire de son communiqué qui cite nommément la ‘RASD’.
« En outre, la République du Soudan du Sud est membre de l'Union Africaine (UA) et de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et voudrait réitérer qu'elle ne juge pas convenable d'avoir une opinion contraire à la position de l'UA et de la résolution 690 du conseil de sécurité de l'ONU, comme cadre viable d'engagement pour trouver une solution durable au différend sur le Sahara Occidental », conclut le document de réplique à l’injonction du département de Nasser Bourita diffusé à la presse par la diplomatie sud-soudanaise.
Pour rappel, en 2017, le Roi Mohammed VI avait rendu visite, dans le cadre de sa tournée africaine au Soudan du Sud, pays meurtri par une longue guerre civile pour y lancer plusieurs projets, mais aussi pour remettre un important don humanitaire au profit de sa population sinistrée par la famine et les atrocités des combats. De plus, un hôpital militaire de campagne multi-spécialités y avait été installé par les Forces armées royales (FAR).
Au-delà de l'aide humanitaire, Rabat avait aussi engagé des projets de coopération, dont notamment le financement des études de faisabilité technique et financière d'un ambitieux projet de conception d'une nouvelle capitale pour cet Etat d'Afrique de l'Est nouvellement indépendant. La réalisation de cette étude urbanistique pour un coût évalué à 5,1 millions de dollars avait été confiée au groupe Al Omrane, en sa qualité de gestionnaire délégué.
Mise à jour : Le Soudan du Sud 'ne reconnait que les Etats membres de l'ONU' (MAP)
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