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26.10.2022 à 01 H 32 • Mis à jour le 26.10.2022 à 01 H 35
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Diplomatie

Colombie : les sénateurs font affront au président Petro en soutenant le Maroc sur la question du Sahara

Colombie Le Sénat de Colombie. Crédit: AFP
Par 62 voix sur 108, les sénateurs colombiens ont adopté ce 25 octobre une déclaration dans laquelle ils rejettent la décision du président Gustavo Petro rétablissant en août dernier les relations entre son pays et la 'RASD', l'entité du Front Polisario. Le détail de leur motion d’appui à Rabat

62 sénateurs colombiens sur 108 ont signé, ce mardi 25 octobre, une déclaration dans laquelle ils appuient la décision de l’ancien gouvernement mené par Iván Duque (droite) de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, contre la volonté du président actuel, Gustavo Petro (gauche), qui a rétabli les relations entre son pays et le Front Polisario, en août dernier.


Dans leur déclaration, dont Le Desk a obtenu copie, ces sénateurs, expriment « [leur] profond rejet et [leur] total désaccord avec la position adoptée, le 10 août 2022, par le ministère des Relations Extérieures, réaffirmant la validité d'un communiqué conjoint signé le 27 février 1985, avec la soi-disant  et auto dénommée "république arabe sahraouie démocratique" (RASD) ».


« Cette décision, qui concerne la souveraineté et l'intégrité territoriale du Maroc, pays avec lequel la Colombie entretient des relations diplomatiques depuis plus de 43 ans, est paradoxale », poursuivent les signataires de cette résolution qui reste néanmoins non-contraignante vis-à-vis de la politique extérieure de ce pays sud-américain.


Le Maroc qualifié de 'grand pays ami et allié'

Pour les signataires, dont, le secrétaire général du Sénat, Gregorio Eljach Pacheco qui en a fait lecture en plénière , « la Colombie a maintenu, pendant de nombreuses décennies, une position constructive, soutenant les efforts déployés par le Maroc en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable sur la base de cette initiative, dont la prééminence est consacrée par 18 résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies depuis 2007, et qui a été qualifiée de "sérieuse, crédible et réaliste", tant par le Conseil de sécurité que par la communauté internationale ».



« En déterrant une résolution datant de plus de 37 ans, il est évident que cette décision a été prise sans évaluer la situation actuelle, ni en mesurer les conséquences, affectant profondément les excellents liens d'amitié qui nous lient historiquement au Maroc, grand pays ami et allié, qui représente pour la Colombie un partenaire stratégique et privilégié en Afrique et dans le monde arabe, au regard de son leadership et sa reconnaissance au niveau régional, continental et mondial », poursuivent-ils.





Les parlementaires signataires déclarent par ailleurs que « depuis 1985, le monde a évolué, et également le différend sur le Sahara, qui a pris un tournant décisif en 2007, quand le Maroc a présenté l'initiative pour la négociation d'un statut d'autonomie de la région du Sahara, en vue de sortir du statu quo et résoudre un différend régional qui dure depuis près d'un demi-siècle ».

 

Ils rappellent par ailleurs que « les relations entre la Colombie et le Maroc ont atteint un niveau optimal et jamais vu auparavant », citant la coopération Sud-Sud, mais aussi le partage « d’une convergence de vues sur de nombreuses thématiques régionales et internationales d'intérêt commun ».


« Les liens politiques, économiques, sociaux, touristiques, académiques et humains ont été renforcés grâce aux accords et conventions signés entre Bogota et Rabat, dont notamment, l'accord sur les services aériens et l'accord d'exemption de visa pour les détenteurs de passeports ordinaires. Il est à souligner que le Maroc est le premier pays africain à conclure un accord bilatéral avec la Colombie dans ce domaine, qui non seulement ouvre les portes du Maroc aux Colombiens qui peuvent ainsi connaître ce grand pays, mais permet également aux Marocains de visiter la Colombie, renforçant ainsi notre tourisme national », énumère-t-on.


Les sénateurs rappellent que d’autres accords dans des secteurs comme l’agriculture, les énergies renouvelables, les chemins de fer, les ports et l’artisanat, « sont restés en cours ».


MOTION D'APPUI AU MAROC - SENAT COLOMBIE


En avril dernier, Bogotá et Rabat s’accordaient sur l’exemption de visas pour leurs citoyens respectifs, à la suite d’une rencontre virtuelle entre le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita et son homologue de l’époque, Claudia Blum.


Le principe de non-ingérence invoqué

Les sénateurs colombiens signataires de cette déclaration invoquent « l'un des principes fondamentaux de la diplomatie colombienne, à savoir la "non-ingérence dans les affaires internes des pays", a des conséquences profondes et a ruiné les excellentes relations que nous avons toujours entretenues et souhaitons continuer à entretenir avec le Maroc ».

 

Pour cela, le document conclut que les parlementaires signataires « exhortent le gouvernement du président Gustavo Petro et son ministère des Relations extérieures, à procéder à une révision de la décision adoptée et de soutenir les efforts du secrétaire général des Nations Unies et du Conseil de sécurité, pour parvenir à une solution politique, pragmatique, réaliste et durable à ce différend régional, conformément à la légalité internationale, et qui favorisera également la paix et la stabilité dans cette région du monde ».


Les relations diplomatiques entre la Colombie et le Front Polisario étaient gelées depuis 2001, avant que Gustavo Petro, premier président de gauche dans ce pays, ne les rétablisse en août dernier. Petro compte parmi les soutiens de longue date des séparatistes du Polisario en Amérique latine. Dans son autobiographie intitulée Una vida, muchas vidas (Une vie, plusieurs vies) parue en 2021, l’ancien membre du M-19 - Movimiento 19 de Abril, groupe armé actif entre 1974 et 1990 - citait le Front Polisario comme étant un mouvement « très important pour lhistoire de [de la lutte du M-19]  » et qui représenterait selon lui « la pensée et le combat de Nelson Mandela  ».

  

Lire aussi notre DataDesk : Où en est le Maroc dans sa course avec le Polisario en Amérique latine ?

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