Le Maroc sollicite le FMI pour une ligne de crédit modulable de 5 MM$

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) s’est réuni le 6 mars en séance informelle afin d’examiner une demande des autorités marocaines relative à un accord biennal au titre de la ligne de crédit modulable (LCM) avec le FMI, pour un montant équivalent à 3,7262 milliards de DTS (environ 417 % de la quote-part du Maroc), soit 5 milliards de dollars (MM $).
Cette ligne de crédit aide les pays à se prémunir contre des chocs extérieurs en adoptant des cadres de politique économique très solides et en établissant un bilan de bons résultats économiques grâce à un accès considérable et immédiat à des ressources du FMI, sans conditionnalité a posteriori.
Les autorités marocaines entendent traiter la ligne de crédit modulable comme un dispositif de précaution.
Avis favorable de la DG du FMI
Compte tenu de la solidité des cadres de politique économique et du bilan du Maroc, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a l’intention de recommander l’approbation d’un accord au titre de la ligne de crédit modulable en faveur du Maroc lorsque le conseil d’administration du FMI se réunira de nouveau dans les prochaines semaines pour prendre une décision.
Le FMI est disposé à continuer d’aider le Maroc à faire face aux risques découlant d’une conjoncture mondiale très incertaine.
En décembre dernier, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM), avait annoncé qu’une LCM avec le FMI est envisagée en mars 2023.
Lors du point de presse à l’issue de la 4e et dernière réunion trimestrielle de 2022 de BAM, Jouahri avait expliqué que ce « mécanisme de financement est réputé pour sa souplesse et assure aux pays admissibles l’accès immédiat à un montant élevé de ressources du FMI sans conditionnalité continue ».
La condition de sortie de la liste grise levée
L’accès du Maroc à la LCM devait dépendre en grande partie de sa sortie de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), avait avancé le gouverneur de la banque centrale.
Fin février, le GAFI a décidé, à l’unanimité de ses membres, la sortie du Maroc de la liste grise, et ce lors de l’Assemblée Générale du GAFI, tenue à Paris.
A l’issue des discussions avec les autorités marocaines dans le cadre des consultations de 2022 au titre de l'article IV, du 24 octobre au 4 novembre, le FMI avait estimé que les chocs mondiaux et la sécheresse ont ralenti l'économie marocaine cette année-là, mais la croissance devrait reprendre en 2023, bien que dans un environnement international très incertain, notamment en raison de la guerre en Ukraine. Des chocs face auxquels le Maroc a bien réagi avait alors déclaré le FMI.
La poursuite de politiques macroéconomiques prudentes restera essentielle pour la résilience de l’économie marocaine, avait indiqué l’institution. Le budget 2023 a veillé à concilier entre la reconstitution de marges de manœuvre budgétaires, l'atténuation de l'impact social et économique des chocs récents et le financement des réformes structurelles, avait poursuivi le FMI qui avait jugé que contenir les pressions inflationnistes pourrait nécessiter la poursuite de la normalisation des conditions de politique monétaire.
Compte tenu de la forte incertitude et du resserrement des politiques macroéconomiques, il est essentiel d'accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles, notamment celles visant à étendre la protection sociale à tous les marocains, stimuler l'investissement du secteur privé et relever les défis posés par le changement climatique, avait conclu le FMI.
Enfin, malgré la récente volatilité du marché obligataire des marchés émergents après les chiffres de l'inflation américaine plus élevés que prévu en février, le Trésor public a bouclé avec succès une levée de dette à l’international de 2,5 MM $.