Maroc pays hôte de la CAN 2025, les raisons d’une victoire « haut la main »

Il n'y avait pratiquement aucun suspense dans les couloirs de la CAF lorsque les 24 membres de son Comité exécutif sont arrivés au siège de l'instance panafricaine au Caire ce mercredi matin. Les dés semblaient être jetés, que ce soit du côté des médias ou des spécialistes. Le Maroc a toujours été annoncé en pôle position pour organiser la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2025.

Le retrait de dernière minute de l’Algérie, annoncé comme principal concurrent du dossier marocain pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, est venu confirmer le statut de favori du Royaume. Le duo Nigéria-Bénin a ensuite emboîté le pas aux Algériens plus tard dans la soirée, se retirant de la course pour 2025 sans pour autant abandonner l'espoir de 2027. La Zambie s'est également retirée de la course ce mercredi, préférant concentrer ses efforts pour concurrencer le Sénégal pour 2027. Finalement, c'est le trio composé de l'Ouganda, le Kenya et la Tanzanie qui s'est vu attribuer l'honneur d'organiser la CAN 2027, suite au vote du Comité exécutif de la CAF.

À l'issue de la réunion, le Royaume a obtenu l’organisation de l'édition 2025 de la CAN qui se tiendra en juin-juillet et non en hiver.

L’annonce officielle a été faite ce mercredi 27 septembre au Caire par le président de la CAF, Patrice Motsepe. « Concernant 2025, les retraits des candidatures des concurrents du dossier marocain, se sont fait dans un élan de solidarité pour permettre au Maroc, qui avait un dossier très solide, d'organiser cette compétition, qui sera une sorte de répétition générale en vue de la candidature du Royaume pour accueillir le Mondial 2030, qui sera la candidature de tout le continent africain ».

Candidat unique pour 2025, c'est donc à l’unanimité et avec acclamation, que le dossier marocain que Le Desk a pu consulter, a été choisi par le comité exécutif (Comex) composé de 24 membres représentant autant de pays. Outre le président de l'instance, le Sud-africain Motsepe, le Comex comporte cinq vice-présidents, un secrétaire général et dix-sept membres.

Chantiers déjà lancés

Bien avant l’annonce officielle et le retrait de l’Algérie, le Maroc avait anticipé cette victoire « haut la main » aux urnes. Dans ce sens, des chantiers de rénovations ont été lancés et concernent quasiment tous les grands stades du Royaume.

À Tanger, le grand stade de la ville connaîtra un relifting avec l’ajout de places assises pour atteindre les 78 000, et la suppression de la piste bleue d’athlétisme. Un toit couvrira l'intégralité des sièges pour se conformer aux normes de la FIFA, car le Maroc est également candidat à l’organisation de la Coupe du Monde 2030, en collaboration avec ses voisins ibériques, l'Espagne et le Portugal.

Le Complexe sportif Prince Moulay Abdellah de Rabat a également entamé sa métamorphose avec des travaux de gros œuvre. La conception architecturale a été confiée au cabinet Orange Atelier (Derouich Architecte &  Associés), tandis que la Société générale des travaux du Maroc (SGTM) s'est chargée de la démolition. La capacité du stade sera revue à la hausse, avec 69 500 places sous la tribune complète, au lieu des 45 000 habituelles du Complexe.

À quelques mètres, le Complexe se dotera d’un stade entièrement dédié à l’athlétisme, d’une capacité de 25 000 qui pourrait éventuellement accueillir des matchs de football à faible affluence.

À Casablanca, la cure de jouvence du Complexe Mohammed V sera lancée dans les semaines à venir, et concernera principalement la mise à niveau de ses différents compartiments (Accueil, sanitaires, tribune presse etc.).

Les rénovations et mises à niveau, concerneront également les stades de Fès, Agadir et Marrakech, en vue d’accueillir la compétition.

Ce sera la deuxième fois que le Maroc organisera une Coupe d'Afrique après l'édition de 1988. L'organisation de la CAN 2015 avait été octroyée au Royaume, qui s'est finalement désisté au profit de la Guinée-Équatoriale, à cause de l'épidémie d'Ebola.

Grandes villes, grands moyens

Dans le dossier de candidature que Le Desk a pu consulter, le Maroc met en avant ses villes historiques, hôtes des matchs de la CAN 2025. Ainsi, en plus de la capitale, Tanger, Fès, Marrakech, Casablanca et Agadir abriteront également la compétition qui connaîtra la participation de 24 équipes. Des grandes délégations seront donc attendues au Royaume d’ici l’été 2025.

Dans ce sens, le Comité chargé du dossier de candidature a mis en exergue l’accessibilité des villes, depuis la majorité des pays africains et les infrastructures déjà opérationnelles. Le chemin de fer, et le réseau autoroutier lient les villes concernées, qui verront une véritable augmentation de leurs capacités litières lors des prochains mois.

Dans le dossier, le comité note ses prévisions concernant le nombre de touristes attendus en 2025. Pour l'année de la CAN, 14,6 millions de touristes seront attendus au Royaume, notant une augmentation de 4,6 millions par rapport aux 10 millions de visiteurs en 2022.

Pour la compétition, le nombre de chambres d'hôtel à Rabat passeront de 3 166 à 6 586, peut-on lire dans le dossier. Pour Marrakech, ville touristique par excellence, le nombre de chambres disponibles passera de 35 003 à 37 193 chambres. 3 644 s’ajouteront aux 10 995 chambres déjà disponibles à Casablanca pour porter le total à 14 639.

Le nombre de chambres à Agadir passera à 16 738, contre 15 038 disponibles en 2022. Même chose pour Tanger, 9 500 chambres contre 7 600 en 2022, et Fès, qui verra le total de ses chambres atteindre les 5 944, contre 5 043 en 2022.

Le dossier consulté par Le Desk promet une augmentation de 18 % du nombre total de chambres disponibles dans les villes hôtes de la CAN, et passer ainsi de 76 845 à 90 600 à l’horizon 2025. Pour la compétition, le Maroc mettra à disposition des délégations et des supporters, 7 631 chambres dans des hôtels 5 étoiles, alors que 6 841 chambres seront disponibles dans des établissements 4 étoiles.

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