Le Groupe OCP et Bpifrance mobilisent 3,5 MMDH pour la décarbonation
Partenaires économiques historiques, le Maroc et la France se tournent dans cette nouvelle ère de coopération vers les domaines de l’avenir. Parmi les 22 accords signés le 28 octobre devant le roi Mohammed VI et le président français Emmanuel Macron, la durabilité a donc la part belle. Qu’il s’agisse de méga-projets de production d’hydrogène vert, de la mise en place d’une joint-venture pour l’investissement dans les infrastructures durables, ou encore à l’appui à la décarbonation de l’industrie et de l’agriculture, les acteurs des deux pays se sont ainsi engagés à conjuguer les efforts pour relever les défis environnementaux.
C’est l’esprit même du partenariat scellé entre le Groupe OCP et l’Agence française de développement (AFD) à travers sa filiale la Banque Publique d'Investissement de France (Bpifrance). D’un montant de 350 millions d’euros (MЄ), cet accord porte sur le soutien à la stratégie de décarbonation du Groupe OCP au Maroc, le soutien au développement des chaînes de valeur agricoles et alimentaires en Afrique, via l’appui à la Plateforme Agrifinance de l’OCP, le soutien et l’intensification des partenariats entre entreprises françaises et le Groupe OCP et le soutien à la formation et à la recherche dans le domaine de la sécurité alimentaire.
Une structuration revisitée de l’aide financière
À travers cet accord, le Maroc et la France confirment encore leur choix de réinventer les mécanismes de soutien aux projets de développement loin des traditionnelles formules de prêts ou de dons. Au lieu de cela, des fonds d’investissements sont créés et des outils de financement, d’investissement et de garanties sont mis en place pour appuyer les projets à grand impact, en impliquant aussi bien l’écosystème marocain et africain que les entreprises françaises. Le groupe OCP est d’ailleurs leader en la matière, avec différents programmes de financement lancés tant à l’échelle nationale que continentale.
Avec la Compagnie financière internationale (IFC), le leader mondial du marché des engrais phosphatés, avait lancé il y a une année, une plateforme de financement agricole pour construire et soutenir des systèmes de production et de distribution alimentaires durables en Afrique. Visant à mobiliser 800 millions de dollars (MM $) de capitaux à l’horizon 2030, cette initiative est articulée avec InnovX, la plateforme de capital-risque multisectorielle de l’Université Mohammed VI polyvalente (UM6P) du groupe, et prend la forme d’une Agrifinance Platform.
C’est d’ailleurs de cette expérience que s’inspire le nouveau partenariat entre le Groupe OCP et la Bpifrance. L’accord prévoit à son tour la création d’un fonds d’investissement de 50 M € par Bpifrance et InnovX, visant à investir dans des fonds soutenant des start-ups, PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) innovantes en Afrique dans les secteurs agricoles et agroalimentaires ainsi que dans les énergies vertes, explique un communiqué conjoint. En parallèle à ce fonds, Bpifrance et InnovX pourront également étudier la possibilité d’accompagner en co-investissement des startups et PME innovantes de leurs écosystèmes respectifs pouvant contribuer à la stratégie du plan d’investissement vert du Groupe OCP par le biais de collaborations technologiques avec les différentes entités de l’écosystème du groupe sur des verticales ciblées au Maroc, comme l’hydrogène vert, le carbon farming, le stress hydrique ou autres.
En outre, cette architecture de l’appui financier laisse la porte ouverte devant d’autres bailleurs de fonds, offrant une multitude de choix pour structurer le financement selon les besoins, financiers ou en termes d’expertise de chaque projet. Pour la plateforme Agrifinance, le Groupe OCP avait d’ailleurs fait le même choix, avec le partenariat avec IFC qui prévoit la diversification des sources de financement. La plateforme s’était dans ce sens également associée à Bank Of Africa.
Dans le cadre du nouvel accord, la coopération entre le Groupe OCP, l’AFD et la Bpifrance, se fera notamment, via le déploiement du programme « Connect », porté par la direction Export de Bpifrance : un dispositif visant à renforcer les partenariats entre le Groupe OCP et des entreprises françaises, notamment dans la mise en œuvre de sa stratégie de décarbonations industrielle. Ce soutien inclura un accompagnement en financement et en garantie des projets portés par le Groupe OCP au Maroc et ailleurs en Afrique, incluant des entreprises françaises, détaille la même source.
Atteindre l’Afrique à partir du Maroc
Alors qu’il devient de plus en plus évident que le Maroc est la porte vers l’Afrique, cela est aussi mis en avant dans le cadre du nouvel accord avec Bpifrance, qui pourra capitaliser sur les programmes développés par le Groupe OCP en Afrique pour assurer un meilleur rendement de ses investissements en Afrique. En effet, à travers sa branche africaine, OCP Africa, le groupe présidé par Mostafa Terrab a construit des partenariats solides avec de nombreux gouvernements et institutions du continent.
OCP Africa mène des initiatives dans près d’une vingtaine de pays africains, où elle a lancé des programmes de distribution d’engrais, d’analyses des sols, d’appui au financement et à l’accès à l’assurance, ainsi que de formation. En Côte d’Ivoire, en Éthiopie, au Ghana, au Kenya, au Nigeria, au Sénégal et en Tanzanie entre autres, le groupe s’est allié à l’IFC pour mettre en place des centrales solaires et pour renforcer la production d’engrais. Au Mali, il s’est allié au gouvernement pour déployer des solutions adaptées pour une agriculture durable. Avec l’USAID, le groupe s’est également engagé aux côtés de l’USAID dans le cadre de l’initiative « Space to Place », déployant 30 M $ en faveur du développement agricole durable en Afrique.
L’accord nouvellement noué avec l’AFD et la Bpifrance rejoint les ambitions de durabilité du groupe qui a lancé un vaste programme d'investissement vert.
©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.