Interconnexion électrique : la France privilégie l’import direct de molécules vertes du Maroc

Alors que le Maroc dispose de l’un des potentiels les plus compétitifs au monde pour la production d’électricité renouvelable – notamment dans les zones méridionales du pays grâce à des facteurs de charge élevés – le rapport confidentiel du gestionnaire du transport d’électricité français RTE sur l’opportunité d’une interconnexion électrique Maroc-France (lire nos révélations ici et ici), souligne que le coût du transport par câble sous-marin jusqu’en France ferait plus que doubler, voire tripler ce tarif.

Un différentiel de coût massif : jusqu’à 60 €/MWh d’écart

Dans le détail, le rapport RTE indique qu’à lui seul, le transport électrique représenterait en effet un surcoût de l’ordre de 60 euros ( €)/MWh, voire davantage selon le point de production (Tendrara, Tan Tan ou Boujdour, selon les scénarios envisagés), ce qui porterait le coût final du MWh livré entre 100 et 110 €, dans les hypothèses les plus favorables. Cela inclut le coût des stations de conversion (environ 10 €/MWh), les pertes en ligne, les indisponibilités du câble et les investissements massifs dans l’infrastructure de transport, notamment une liaison sous-marine de 1 300 km de long atteignant 2 800 mètres de profondeur – un record mondial en termes de complexité technique.